Notre deuxième séjour sur l'île de Mangareva
Voilà maintenant deux mois jour pour jour que je suis rentré de l’archipel des Gambier. Il m’aura fallu prendre un peu de recul vis-à-vis de ce magnifique séjour où nous avons eu la chance d’amener mes parents lors de leur deuxième venue en Polynésie française. Je dois avouer que pour tout le monde, l’année 2020 a été une année compliquée et cela a fait clairement du bien de revoir la famille, surtout dans ce que l’on considère avec Mélanie, comme le plus beau coin de Polynésie !
Nous avions déjà visité en 2016 avec Louis qui ne marchait pas encore, l’île de Mangareva, l’île principale et pour ainsi dire presque la seule habitée de l’archipel des Gambier. Nous avions été conquis par la beauté, le calme et l’authenticité des lieux comparés à beaucoup d’autres îles polynésiennes. C’est donc avec grand plaisir que nous avons réservé cette fois-ci une semaine complète, du mardi au mardi. Il n’y a de toute façon que deux vols par semaine.
Dans le lien donné au début de l’article, vous trouverez notre premier article sur les Gambier, mais je dois avouer que je l’ai écrit à mes débuts du blog et que je n’en suis pas si satisfait que ça. Écrire un top 10 des choses à faire sur place me paraît finalement maintenant un peu con. On n’est pas à Ibiza ou à Bali ! J’ai donc décidé de réécrire sur cette belle destination des Gambier.
Ce voyage est un peu particulier pour Mélanie en sachant qu’en 2016, elle avait perdu son papi quand nous étions au Gambier. Séjour difficile évidemment, compliqué par les faits mais aussi par l’impossibilité de pouvoir rentrer de toute façon, même à Tahiti. C’est aussi une des choses qu’il faut savoir quand on vit en Polynésie française. Oui, la vie est plutôt agréable globalement, mais ce n’est pas toujours simple, surtout quand on est loin.
Bref, ce sera donc l’occasion pour Mélanie de revivre un séjour de manière plus normale et pour moi de redécouvrir ce somptueux archipel. Louis ne s’en rappelle plus, mais c’est aussi l’occasion pour lui de revenir voir Marie et Michel de la Pension Maroi’i, eux qui l’ont cajolé durant le premier séjour. Pour Téo, ce n’est pas son premier avion, mais c’est pour lui l’occasion de découvrir autre chose à tout juste 6 mois…
Allez, je vous ramène dans cet archipel qui me tient à cœur, sous la forme d’un récit de voyage cette fois-ci de la semaine passée sur place.
Notre arrivée à Mangareva
Pour ceux qui se posent la question, vous ne pouvez vous rendre à Mangareva qu’après 3h30 à 4h d’avion depuis l’île de Tahiti. Lors de notre premier séjour, nous avions fait escale sur le petit atoll de Tureia, petit îlot corallien perdu en plein Pacifique. Nous n’avons pas eu cette chance cette fois-ci si on peut dire et nous volons directement depuis l’île de Tahiti. Le ciel est un peu couvert à notre arrivée mais nous apercevons déjà avec plaisir les belles couleurs du lagon à travers le hublot et les premiers reliefs de l’île de Mangareva et de ses fameux îlots situés dans son lagon.
L’aéroport n’a pas changé par rapport à quatre années en arrière et le temps semble s’être arrêté ici. Les bagages arrivent toujours comme dans la majorité des îles, en tracteur, et sont déposés à la main dans l’aérogare. Tout le monde vient récupérer ses bagages, ici pas de tapis roulant évidemment non plus. Un peu d’attente dans la navette communale le temps de charger tout le monde et nous arrivons après environ 30 minutes de navigation au quai dans le village principal de l’île, Rikitea. C’est vrai que j’ai oublié de préciser que l’aéroport est situé sur un motu, un grand ilot de sable blanc comme posé sur la barrière de corail extérieur du presqu’atoll. Comme toujours dans les îles éloignées, les arrivées d’avion rythment la vie des locaux qui viennent récupérer de la famille, des amis ou encore des colis postaux en provenance de Tahiti. Michel et Marie sont présents, et nous accueillent avec un collier de fleur, comme il y a quatre ans en arrière. Quel plaisir de les revoir ici sur ce petit bout de caillou. Leur bonne humeur et leur sourire n’ont pas changé, on va être bien ici pendant une semaine.

Je me rappelle de l’île de Mangareva comme si c’était hier ou presque. A la sortie du quai, vous avez la chance de traverser le petit village de Rikitea, qui présente un charme d’antan, un petit air de village paumé où vivent quelque 1500 habitants à l’année. Rien n’a changé j’ai l’impression, je ne dois pas être très loin de la vérité. Nous empruntons la seule route traversière de l’île pour se rendre de l’autre côté du village de Rikitea, directement à la Pension Maroi’i. J’en parle déjà dans notre premier article mais je ne pourrais que recommander ce lieu qui, pour moi, représente tout ce que l’on peut aimer dans une pension en Polynésie : le calme, le sourire, les propriétaires soucieux de votre séjour, une très bonne cuisine de Marie, des bungalows spacieux et bien entretenus, un petit jardin où peuvent jouer les enfants, un ponton sur le lagon, une plage de sable blanc privée, bref, je m’arrête là mais vous m’avez compris, non ? Seul hic de recommander cette pension, je risque de me faire taper sur les doigts par Marie car si vous venez nombreux suite à notre article, cela va lui demander plus de travail, haha.
On nous accueille à la pension avec un bon jus des tropiques (citron/fruit de la passion) qui donne le ton. Mes parents sont aux anges je pense et ils vont clairement apprécier le séjour ici. Depuis notre passage il y a 4 ans, la pension a même été améliorée et on voit clairement que des efforts d’amélioration ont été faits, ce qui je dois le dire n’est quasiment jamais le cas ici en Polynésie dans les pensions de famille. La majorité des pensions se repose sur leur acquis et ne font rien ou presque tant que cela ne tombe pas en ruine… Pour nous rafraîchir, nous partons avec les kayaks mis gracieusement à disposition par la pension sur le lagon juste devant nous, cela fait un bien fou de se poser ici, en plein milieu de nulle part, simplement à contempler le paysage et les deux monts principaux de l’île de Mangareva en toile de fond. Je m’arrête au large avec mon kayak, regarde le paysage et là le bonheur, je n’entends rien, pas un bruit, rien. Il n’y a juste qu’à contempler et à vivre le moment présent. Carpe diem.
Nous apprécions à juste titre le très bon repas de Marie, à base de Korori. Mes parents ne connaissent pas s’agissant du muscle de l’huître perlière. J’imagine que l’on n’en trouve pas en France, étant déjà pas simple d’en trouver à Tahiti (même si on peut en acheter au marché le matin et de temps en temps à Carrefour). Mais ici, c’est le pays des fermes perlières et une majorité des perles de Tahiti vient des Gambier. C’est donc finalement une denrée assez courante ici. Bref, le soleil se couche tôt dans les îles, vers 18h30, nous avons bien mangé (comme toujours durant le séjour) et nous nous couchons en rêvant du lendemain…



Journée sur le lagon et découverte des îlots
Michel avait envisagé s’il faisait beau de faire une sortie dans le lagon de Mangareva, notamment pour partir à la découverte des îlots parsemés à droite à gauche ! Si vous regardez les îles Gambier sur une carte, vous apercevez l’île de Mangareva au centre mais aussi un certain nombre d’îlots rocheux (dans le lagon) et sableux (sur la barrière de corail au large). On est au stade ici d’un presqu’atoll où l’île du volcan principal de l’époque est toujours présente (Mangareva) mais s’enfonce inexorablement vers le fond de l’océan. Depuis, des îlots coralliens se sont accrochés sur la barrière récifale formée. Il reste cependant encore plusieurs îles rocheuses et montagneuses de taille “assez grande” dans le lagon. Ces îles sont de très beaux vestiges de l’époque de l’évangélisation des îles du Pacifique. C’est en effet en 1834 qu’Honoré Laval et François Caret décident de construire sur l’ensemble des îles des édifices religieux, notamment des églises (dont la célèbre Cathédrale Saint-Michel de Rikitea, la première de Polynésie), des prisons, un collège, des tours de guet, etc.
C’est donc avec plaisir que nous embarquons pour cette journée découverte et historique sur le lagon de Mangareva. Nous avons déjà fait cette sortie quatre années auparavant mais l’idée de pouvoir redécouvrir la chose et de monter sur le fameux îlot de Mekiro nous remplit de joie. La vue de cet îlot est tout simplement magique à mes yeux. Bref. Nous décollons sur les coups de 9h avec un très beau temps. La pension se trouve au bout d’un chenal naturel que l’on emprunte pour sortir vers le large. On passe à côté d’un ensemble de fermes perlières, comme posées sur le lagon, les maisons sur l’eau comme dirait Louis (sauf que lui fait référence aux hôtels de luxe que nous avons essayé, haha). En se retournant côté montagne, la vue sur les deux sommets (Mont Duff et Mokoto) qui surplombent la pension est déjà sublime.

Nous continuons notre chemin sur le très beau lagon, au petit matin avec un soleil qui fait plaisir. Le premier arrêt de la journée se fait sur l’îlot d’Aukena. Je n’avais pas souvenir que la couleur de l’eau était vraiment aussi belle à notre arrivée il y a quatre ans. Un véritable aquarium naturel s’offre à nous. Nous débarquons sur une petite plage du bout du monde où une famille est venue camper quelques jours. Ils sont vraiment bien ici, au calme. Nous nous enfonçons dans la forêt naturelle de l’îlot pour découvrir les vestiges du premier collège de Polynésie. Même s’il ne reste que quelques murs, l’ambiance est superbe et ses vieilles pierres de l’époque entremêlées à la végétation tropicale des lieux est vraiment sympa à voir. En poursuivant son chemin, on découvre un ancien four à chaux de l’époque qui pour le coup est encore en « parfait état ». On continue pour découvrir les vestiges d’un four à pain et d’un pressoir à huile. Le temps s’est arrêté ici aussi en pleine forêt.
Le chemin continue en direction de la tour du guet construite à l’époque. Sur la route, quelques belles plages de sable blanc s’offrent à nos yeux ! En arrivant en haut, au pied de cette petite tour, on prend une claque visuelle. La vue sur les environs, le lagon, l’île de Mangareva et les autres îlots du lagon est vraiment sublime. On reste un petit moment à contempler et à apprécier le moment. Il y aurait apparemment une église de l’autre côté de l’îlot mais nous n’y sommes pas allés pour le coup.



On quitte l’îlot d’Aukena et poursuivons notre route pour celui d’Akamaru, au pied du fameux et sublime îlot Mikiro. On y découvre la très belle église Notre Dame de Paix construite au milieu d’un beau jardin bien entretenu. Cet édifice, de couleur blanche et bleu turquoise s’intègre parfaitement aux lieux. On passe un petit moment avec notre groupe à la découverte de cette belle petite église, du presbytère et de l’ancienne école. Le cadre est toujours aussi sympa ici avec les sublimes plages désertes du bord de cet îlot. Mais le clou du spectacle arrive juste après. On quitte Akamaru pour traverser le bras de mer turquoise menant à l’îlot Mikiro, ce petit îlot rocheux qui reste sûrement ce que j’ai vu de plus beau en Polynésie. Je m’en rappelle comme si c’était hier de cette balade. On nous dépose sur la pointe sableuse de l’îlot et nous attaquons la petite marche du bord de mer rocheux de cet îlot avec pour objectif, la petite grimpette menant au sommet.
Les dix minutes de balade du bord de mer posent déjà le cadre sublime des lieux. La petite montée sur l’îlot n’a rien de compliqué en soi : c’est court (environ 10 minutes) mais assez raide et glissant. Pour autant, l’arrivée sur le bas de la crête de l’îlot est splendide. La vue est extraordinaire et il faudra poursuivre sur la crête jusqu’au sommet pour obtenir une vision à 360° du haut de cet îlot. Les couleurs sont folles, le lagon magique et le temps est avec nous encore une fois. Les photos parlent mieux que mes mots, jugez plutôt.



J’en profite également pour faire voler mon drone et faire quelques prises de vues aériennes qui donnent toute l’ampleur des lieux. Pour le plaisir des yeux encore une fois.


Je quitte à contre cœur cet îlot magique et redescends avec Louis trop content d’avoir pu piloter « mon petit avion ». Nous reprenons le bateau pour aller manger sur le petit îlot de Taravai, un autre bijou du lagon de Mangareva. Je ne connaissais pas la partie de l’îlot où on nous dépose. En arrivant, le repas est déjà installé, à l’ombre dans un petit jardin tropical. Le cadre est sublime, authentique à souhait, le type de moment que j’adore. On déguste avec plaisir le repas proposé. Au programme : poisson à toutes les sauces évidemment, cochon grillé, poulet, pain local, etc. C’est un véritable festin qui nous attend et tout le monde apprécie sans aucun doute.
Après ce très bon repas, on continue notre chemin pour aller découvrir la très belle église de Saint-Gabriel, achevée en 1868 par la mission catholique menée par Honoré Laval. L’église est très belle à découvrir et le beau temps toujours présent rend les lieux magiques. Elle s’entoure d’un grand fa’a’apu (jardin) entretenu composé de pamplemoussiers, uru (fruit à pain), citronniers, orangers, etc. Un petit goût de paradis se dégage. On poursuit notre chemin un peu plus loin pour aller à la rencontre de Valérie (et son mari) qui vivent ici en totale autonomie ou presque sur cet îlot du bout du monde. Une très belle rencontre et un bel échange avec eux. Valérie confectionne d’ailleurs de très beaux tableaux uniquement avec des sables de l’îlot. J’avoue que ça me parle pas mal sachant que par le passé je collectionnais les échantillons de sable du monde entier, mais j’ai depuis arrêté. Pour les curieux, j’échangeais du sable avec des gens du monde entier et j’ai récupéré plus de 6000 échantillons de sable (non je ne suis pas fou, juste passionné quand je suis dans quelque chose). Toujours est-il que le travail de Valérie est vraiment très fin, appliqué et qu’elle peut dessiner aussi bien des portraits (à partir de photos), des paysages que des dessins avec le sable. Elle y rajoute souvent des symboles marquisiens pour plus de signification. Si vous souhaitez avoir un souvenir de votre passage aux Gambier, c’est quelque chose que je conseille vraiment, pour vous ou pour offrir. Vous pouvez la contacter à ce numéro de téléphone : +689 87710962 ou par mail : [email protected]
Nous retournons tranquillement au bateau pour continuer notre fin d’après-midi, en direction d’une autre plage dorée de l’autre côté de l’îlot de Taravai. Lors de notre venue il y a plus de 4 ans, nous n’avions pas eu l’occasion d’aller découvrir cette petite plage du bout du monde. On y découvre une belle baie, une eau translucide et une végétation typique des environs. Certains en profitent pour se faire une petite baignade, j’en profite pour prendre de la hauteur avec mon drone. Jugez plutôt de la magie du cadre




Après ce dernier moment de détente, nous rentrons, heureux, à la pension où comme tous les soirs, un très bon repas concocté par Marie nous attend. On est bien ici et je maintiens que les Gambier, c’est vraiment magique.
Deuxième journée sur Mangareva
Le temps n’est pas au beau fixe aujourd’hui et nous profitons pour entamer le petit tour de l’île en 4×4. Je ne l’avais même pas fait la dernière fois à vrai dire. Même si le temps est couvert, vous avez accès par moment à quelques beaux points de vue sur le lagon et ses belles couleurs. Nous nous arrêtons notamment au point de vue de Mataiutea (il ne faudra pas rater le panneau en bord de route, à moitié envahi par la végétation). Une mini balade dans les sous-bois de pins laisse entrevoir les belles couleurs du lagon, même si le temps n’aide pas pour les photos. Le tour de l’île reste sympa à faire quand même et permet de découvrir tous les petits recoins cachés de Mangareva. On s’arrête même non loin de la pension (sur le chemin du retour) dans une petite église perdue au milieu des manguiers et des litchis que l’on déguste avec plaisir !


On continue par faire un petit tour en ville. Enfin, façon de parler car on est d’accord que Rikitea ressemble plutôt à un tout petit village très calme. Je ne saurais pas vraiment l’expliquer, mais il se dégage une sérénité dans les rues du village, une belle ambiance de l’ancien temps. La vie suit son cours ici mais à un rythme plus lent, bien loin des embouteillages, klaxons, boom boom de Tahiti. On en profite pour faire du lèche vitrine dans les quelques magasins qui vendent des perles à droite à gauche… Bref, perso, je suis aux anges ici. Il ne manquerait plus qu’une bonne connexion Internet (pour continuer le blog) et je resterais là.
Pour l’après-midi, on me propose de partir faire une sortie pêche en mer avec les gars de là-bas. Je ne suis pas un grand fan de pêche, je l’avoue, mais c’est aussi l’occasion pour moi de voir un peu les choses et de partir en mer. J’embarque avec moi mon sac photo, c’est une évidence ! Comme à chaque fois que l’on part de la pension Maroi’i en bateau, on observe les deux monts en arrière-plan, c’est toujours aussi beau à mes yeux. J’en profite pour faire quelques photos de ce petit moment de pêche. On passera quelques heures au large, derrière la barrière à essayer de trouver quelque chose. Malgré nous, cela ne mord pas et ce n’est pas une bonne journée (pour la pêche). On finira bien par attraper deux poissons quand même ! Une découverte pêche sympa à faire pendant que Mélanie, les enfants et les parents sont restés à la pension pour se reposer.

On profitera en fin d’après-midi de la présence des grands-parents pour aller faire un tour seul en amoureux en kayak avec Mélanie. Comme à notre habitude, on s’engueule toujours un peu sur le Kayak, on se connait bien maintenant, haha (et oui on est ensemble depuis 18 ans cette année…). On décide de se rendre sur un petit îlot rocheux à environ 20 minutes de kayak de la pension. On traverse une eau translucide pour se rendre là-bas, c’est toujours sympa. Sur place, on enfile les palmes, masques et tubas et découvrons avec plaisir les fonds marins qui sont vraiment très sympas. Pas mal de coraux en très bonne santé, bien mieux que ce qu’on peut voir à Tahiti en comparaison. On croisera même un petit requin qui pointe le bout de son nez.


Prenons de la hauteur !
Il y a quatre ans, quand nous étions venus ici, nous étions montés en haut du Mont Duff avec Mélanie et Louis dans le porte bébé. Pas si simple que ça la montée avec le petit sur le dos, même si ça se faisait. Cette fois-ci, je décide de partir au petit matin avec mes parents sur l’autre sommet que l’on observe, le Mont Mokoto. Mélanie restera cette fois-ci avec les deux petits, au calme à la pension.

On se fait déposer par Marie à l’entrée du sentier situé dans une épingle sur la route traversière qui mène à Rikitea. Si vous êtes à pied ou à vélo, vous verrez les panneaux sur le bord, c’est plutôt bien indiqué. Nous entamons donc avec entrain le début du sentier qui serpente dans un sous-bois d’une végétation dense au départ, puis dans les pins, si caractéristiques de l’île. Pour ceux qui veulent savoir, le début de la randonnée est bien le même que celui du Mont Duff. Au bout d’environ 20 minutes, nous arrivons à l’embranchement où un panneau indique le Mont Mokoto sur la droite.
Les choses sérieuses commencent puisque ça grimpe sévère dans un sous-bois de pins dont les aiguilles tapissent le sol. Si on prenait une photo à ce moment-là, impossible de deviner que l’on est bien en Polynésie ! Et puis, l’arrivée sur la crête se fait sentir. On arrive enfin à un premier point de vue qui décoiffe pas mal déjà. Le temps est au beau fixe, quelques nuages parfaitement placés pour les photos, un beau ciel bleu et le lagon turquoise qui s’offre à nous. La pointe de Mangareva est déjà bien visible de ce petit point de vue. Mais ce n’est pas la fin.
On poursuit l’effort en continuant le chemin qui grimpe vers la crête. Quelques 20 minutes de marche offrent en passant des points de vue tous les uns plus beaux que les autres, et nous permettent d’accéder au sommet sur le Mont Mokoto, après 1h30 de marche (de mémoire). Et là, je dois dire que ça ne fait pas rigoler. Que c’est beau quand même. Le sommet permet d’admirer les magnifiques dégradés de bleu du lagon, les fermes perlières comme posées sur la mer un peu partout, tous les îlots rocheux sur lesquels nous nous sommes arrêtés lors de la sortie bateau. On y voit d’ailleurs la pension où nous passons la semaine, où on reconnait bien le ponton qui s’avance dans le lagon. Bref, c’est magique comme vue. On passe une petite demi-heure à profiter du panorama superbe avec un temps qui est toujours avec nous.


De retour à la pension, je profite d’avoir du temps libre pour finaliser mon article sur le test de mes filtres Kase, mon premier test photo. J’ai du temps et je prends Louis avec moi pour trainer dans les alentours de la pension et faire quelques tests et des poses photos ! C’est aussi l’occasion de faire quelques tests avec mon nouvel objectif acheté d’occasion ici à Tahiti il y a quelques semaines, le Canon 85mm f/1.8, une petite merveille pour un prix plus qu’abordable. Parfait notamment pour les portraits.



Sortie motu sur le lagon
Avant de partir de Mangareva, j’avais demandé à Michel s’il n’était pas possible de faire une deuxième sortie bateau pour aller voir d’autres coins. Cela ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd comme on dit et Michel nous prévoit la veille de notre départ une “sortie motu”. Clairement, ce sera moins intéressant sur le papier que la sortie faite sur les îlots rocheux du lagon de Mangareva, mais on est aussi là pour se détendre, se reposer, profiter de mes parents, des petits. Bref, on ne va pas se plaindre surtout à l’heure actuelle où nous avons la chance de pouvoir encore bouger à l’intérieur de la Polynésie malgré le Covid19.
Nous décollons en bateau sur les coups de 9h du mat’ à la pension après un bon petit déjeuner. On profite des paysages et de la côte de Mangareva que l’on longe avec un beau soleil du matin. Michel m’indique que l’on va aller sur un motu de sa famille et qu’il y aura peut-être une surprise, s’ils sont là. Je vois la chose arriver, mais je ne dis rien. On arrive enfin au fameux motu. Comme toujours, l’arrivée est sublime : le beau temps est là, des nuages dans le ciel pour faire de belles photos, une eau translucide et turquoise. On s’y attendait mais c’est toujours aussi beau à mes yeux. Dès que l’on se pose sur ce petit bout de sable, on est de suite frappé par la beauté des lieux. On est posé au bord d’un petit hoa, ces fausses passes qui laissent passer l’eau entre le lagon et l’océan.

Une fois débarqués, on fait connaissance des personnes sur place qui sont venues passer quelque temps pour les vacances. Comme très souvent dans ces îles éloignées, l’accueil est superbe : des sourires, des bienvenus, une bière bien fraîche, on va être pas mal là pour la journée. Une partie de la famille est venue passer du bon temps ici, dans la manière la plus simple possible. On y retrouve une petite bicoque, une table, quelques chaises, un barbecue, et bien entendu, le tout au bord d’un lagon splendide.
Alors, vous allez me dire, qu’est-ce qu’on fait sur un motu comme ça toute une journée ? Et bien on se relaxe, on papote avec les gens, on découvre les lieux côté lagon et océan, on joue dans le sable, on va jeter un coup d’œil aux coraux en snorkeling, bref, il y a de quoi s’occuper. Difficile de retranscrire le ressenti du moment en quelques lignes. On se sent tout simplement bien ici, et franchement avec ce que mes parents me racontent sur la situation en France avec la crise du Covid19, on prend conscience qu’on est bien des privilégiés d’être ici, sur ce banc de sable du bout du monde. On en profite avec Mélanie pour laisser les enfants aux grands-parents et partons faire une balade au bout du motu. Les lieux sont sublimes, le mot est encore faible. L’eau est vraiment belle, on se croirait dans les Tuamotu. Jugez plutôt.



Comme on aurait presque pu l’imaginer, nos hôtes de la journée nous proposent très gentiment de manger avec eux, sous un chapiteau au bord du lagon. Le cadre est fou, le repas est très bon, copieux à souhait, à base de pâtes, riz, poisson, dinde fumée, etc. Un superbe moment encore passé aux Gambier. Louis passe en plus la journée à jouer avec un copain de son âge sur place, tout le monde est content. Pour la petite anecdote marrante, même si le motu n’est pas grand, il y a quand même moyen de les perdre de vue. Je suis parti les chercher à un moment donné, et ils étaient au bord du hoa là où nous avons accosté en train de jouer avec des bâtons, un requin à pointe noire à quelques mètres d’eux ! Il faut quand même faire gaffe du coup… Et que dire de la sieste de Téo, improvisée sur un matelas de fortune à l’ombre d’un aito, au bord du lagon ? Il ne s’en rappellera pas, mais ce sera probablement l’un des plus beaux coins de sa vie ! On termine l’après-midi avec un peu de snorkeling devant le motu. Franchement, c’est vraiment pas mal du tout et les coraux observés sont en très bon état. Toujours un régal pour les yeux.
J’ai même essayé de faire voler mon drone, mais malheureusement, nous sommes trop proches de l’aéroport et je ne peux pas le faire décoller. Nous quittons les lieux en fin d’après-midi, en remerciant tout le monde pour cette très belle journée. Un arrêt non loin d’un autre motu en direction de la pension nous permettra de faire décoller le drone et voir la beauté des lieux depuis le ciel.

Malheureusement, les bonnes choses ont toujours une fin et c’est déjà la fin de notre séjour. Pour notre dernier jour, nous partons en fin de matinée visiter la ferme perlière de Marie et Michel, située non loin de la pension. Finalement, ce sera aussi l’occasion de nous déposer directement en bateau à l’aéroport pour notre vol en début d’après-midi.
Nous passons une petite heure à faire le tour des lieux avec en prime des explications sur les perles. Les lieux, avec un beau soleil, sont sublimes et vraiment c’est apprécié par tout le monde. J’en profite pour faire voler mon drone de nouveau afin d’observer les lieux de plus haut. On y observe notamment le très beau motu rocheux au bord duquel nous avons fait du snorkeling avec Mélanie et les très beaux coraux tout autour de la ferme ! Nous filons enfin à toute allure en direction de notre vol pour Tahiti.
Comme à chaque fois, je quitte les Gambier avec le cœur gros et l’envie d’y rester plus longtemps. Nous avons fait le tour des choses à faire et à voir, c’est vrai. C’est notre deuxième séjour là-bas et on est toujours époustouflé par la beauté des lieux…Pour autant, la douceur de vivre est telle que c’est une île où je me sens bien, où j’ai envie de rester et prendre le temps de vivre, de voir les gens vivre sur place, ces mêmes gens qui nous accueillent comme leur famille. Comme je le dis souvent, avec une bonne connexion internet (et accessoirement un travail, haha), c’est le type d’île polynésienne où j’aurais vraiment envie de vivre à l’année.
Mais ce n’est pas à l’ordre du jour, c’est comme ça. J’espère en tout cas que cette deuxième balade aux Gambier vous aura donné envie d’y aller faire un tour et je recommande vraiment à tous d’y aller pour vraiment expérimenter ce que j’aimerais appeler “la vraie Polynésie”.
A bientôt, et si vous êtes à la recherche d’un belle destination à l’écarte des sentiers battus, venez visiter l’atoll de Kauehi.
Sylvain
Bonjour Merci pour ce partage . Combien de jours conseilles tu de passer aux îles Gambier ?
Merci
Hello,
Avec plaisir pour le partage. Je dirais que tout dépend de ta façon de voir les choses. Personnellement, j’y suis resté 2 fois 1 semaine, sans aucun soucis. Je crois qu’avec les avions, tu as le choix entre 3 jours et 1 semaine, mais 3 jours pour moi, c’est trop court pour bien en profiter, sans parler du coût pour aller sur place aussi !
Sylvain
j’y suis allé en 1968 ,celà a dù changer depuis !
j’en rêve encore mes nuits et mes jours ! (2022)
ia orana
Oui, ça a dû bien changer, c’est sûr !
Ayant séjourné chez Marie et Michel en juillet 2019, je m’étonne de ne rien lire à propos de leur fils Gabriel et de leur employée Marie Estelle. Sont-ils encore tous deux à la pension ?
Un grand bravo pour votre blog qui nous renvoie en Polynésie en quelques lignes…un voyage dont on ne revient pas tout à fait!
Coucou Christine,
c’est vrai que je n’en ai pas parlé cette fois-ci. Leur fils Gabriel vit sur un ilôt dans le lagon au dernière nouvelle, du moins lors de notre dernier passage. Marie Estelle, cela ne me dit rien :)à
Merci du message !
Bonjour Mélanie et Sylvain !
J’étais déjà conquis par le premier article , qui d’ailleurs a très largement inspiré mon choix pour cette étape en Polynésie, celui là ne fait que me mettre encore plus l’eau à la bouche ! C’est pour décembre cette année, une semaine réservée à la pension Maro’i , je compte les jours !
Coucou,
magnifique alors ! Tu vas te régaler, et passe le bonjour à Marie et Michel !
Sylvain
Bonjour, je suis Toulousaine et Albigeoise, j’ai eu la chance d’aller aux Iles Gambier 5 fois en 2006, 2010, 2011, 2012 et 2014.
pour une étude particulière.
et suis heureuse de découvrir votre page sur cet archipel
Je vois que vous avez prix des photos avec un drone;
pourrions-nous correspondre par mail?
merci beaucoup
Bonjour Claire,
oui aucun soucis pour discuter par email sur les photo de drone des Gambier. Vous pouvez me contacter en cliquant sur l’onglet contact du site web !
A bientôt.
Bravo et merci pour ce magnifique reportage qui me renvois cinquante ans en arrière.
J’espère y retourner un jour.
Avec plaisir 🙂
Merci pour cet article et ces magnifiques photos qui donnent vraiment envie de partir de suite. Ce bleu turquoise m’hypnotise toujours.
Je vous souhaite une bonne installation en Guadeloupe.
Merci beaucoup et à bientôt,
Sylvain
Superbe article, on s’y croirait tellement que j’ai failli sortir ma carte bleue pour payer le vol de retour!
Merci pour la balade ! 😊
Haha, super alors 🙂
Sylvain