Quel matériel photo pour le sport choisir et comment ?
Si vous vous intéressez à la photographie sportive, vous ressentez certainement une satisfaction à figer le mouvement ou à capter une émotion intense dans un regard, un instant furtif… Mais la photographie de sport est une discipline qui impose des exigences strictes à votre équipement. C’est rapide et dynamique, cela se déroule souvent dans de mauvaises conditions pour la photo – conditions de lumière souvent difficiles (pour les sports d’intérieurs, mais également pour l’extérieur, croyez-en mon expérience !), des conditions extérieures parfois extrêmes avec de la pluie, du vent, de la poussière, du froid, et des manipulations répétées qui malmènent le matériel…
Vous l’aurez compris, choisir son matériel photo pour le sport demande peut-être davantage d’exigences que pour d’autres types de photos… Si vous souhaitez vous spécialiser dans la photographie de sport, préparez-vous à ce que cela ne soit pas bon marché.
L’équipement n’est généralement pas un scénario unique. Je ne pourrais donc pas vous donner de réponses toutes faites, car beaucoup de facteurs vont rentrer en jeu : quels types de sport vous allez shooter (intérieur, extérieur, sports mécaniques à grandes vitesses…), l’utilisation annexe du matos photos et évidemment votre budget. Mais ne vous inquiétez pas, pour les amateurs et non-pro ou ceux qui auraient un budget plus limité, la large gamme de boitiers et objectifs entre hybride et reflex vous permettra de trouver votre bonheur pour photographier au mieux votre sport préféré !
Je vais essayer ici, sur la base de mon expérience pratique, de vous partager quelques pistes et critères indispensables pour s’équiper au mieux pour la base, c’est-à-dire boitier + objectif, mais également quelques conseils pour les accessoires quand on se lance dans la photographie sportive. Pour aller plus loin, je viens de publier un article complet sur les meilleurs boitiers pour le sport (reflex et hybrides).

Je te propose de découvrir mes packs de fiches photo pratiques. C'est un moyen simple, sympa et ludique pour apprendre et progresser en photographie, en particulier sur le terrain !
Les boitiers
Comment les choisir ?
Reflex vs hybride
Jusqu’à récemment, les hybrides n’étaient pas très appréciés pour une utilisation sportive, la faute à une latence un peu trop importante dans les viseurs, des AF limités dans le suivi des sujets, des boitiers avec autonomie réduite et un choix de boitiers et d’objectifs peu développés.
Avec les derniers hybrides, dans la plupart des marques, on trouve aujourd’hui des appareils tout à fait compétents dans ce domaine. Néanmoins, il s’agit pour le moment de boitiers généralement très haut de gamme et donc très chers. On pourra trouver parmi les reflex d’anciens boitiers très performants et moins onéreux. Cependant, ceux-ci ne pourront pas profiter des objectifs récents conçus pour les hybrides, même si actuellement ces derniers sont en nombre restreint.
De plus, là où les reflex, que ce soit chez Nikon ou Canon, offriront des performances similaires pour le sport, il subsiste encore pas mal de disparité entre les hybrides selon les marques, que ce soit pour l’AF ou le choix des objectifs. Les hybrides ont un avantage sur les reflex puisqu’ils peuvent être associés aux objectifs pour reflex avec des bagues d’adaptation, ce que les reflex ne peuvent faire dans le sens inverse.
Si vous souhaitez en savoir plus, j’ai rédigé un article complet expliquant comment choisir un appareil photo en détail.


Taille du capteur
Parmi les appareils photo à objectifs interchangeables, la taille de capteur la plus petite est le micro 4/3. Panasonic et Olympus ont créé cette monture en association et peuvent donc partager leurs parcs optiques, ce qui signifie que si vous achetez un boitier micro 4/3 Panasonic vous pourrez mettre des objectifs Olympus dessus, et vice versa. L’intérêt de ces appareils est d’être relativement abordable. Leur taille de capteur implique également un facteur de recadrage, ce qui signifie que pour une même focale le champ de vision perçu sera plus serré, un avantage en sport quand on se trouve loin du sujet (avec un facteur x2, un 200mm cadrera donc comme un 400mm). Olympus a récemment vendu sa division photo à OM System, qui semble pour le moment vouloir continuer à développer et produire de nouveaux produits.
Les appareils à capteur APS-C sont parmi les plus répandus car c’est le format que les constructeurs ont choisi à l’avènement du numérique, il y a donc beaucoup de reflex utilisant cette taille de capteur. Les marques de reflex ont récemment repris cette taille de capteur pour leurs nouveaux hybrides, ainsi que Sony qui fabrique la plupart d’entre eux (sauf pour Canon) et Fujifilm qui s’est implanté sur le secteur des hybrides APS-C haut de gamme avec succès. Comme pour le micro 4/3, cette taille de capteur offre l’avantage d’un coût réduit par rapport au plein format historique et un facteur de recadrage de x1.5 (x1.6 pour Canon), un 200mm cadrera donc comme un 300mm (320mm pour Canon) par exemple.
Évidemment, les boitiers à capteur plein format ont aussi leurs avantages ! Ils sont généralement plus robustes et offrent de souvent de meilleures performances en basses lumières. Avec un plein format, à cadrage et réglages identiques, vous obtenez une profondeur de champ plus faible qu’en APS-C ou micro 4/3, ce qui est utile dans les sports pour séparer les joueurs du terrain. Les marques faisant du plein format, Nikon, Canon, Sony, Panasonic et Leica mettent la majeure partie de leurs moyens dans le développement de ces appareils. À vous de voir si les avantages du plein format face aux autres tailles sont plus importants pour vous, et surtout à voir en fonction de votre budget…
Il existe des appareils avec des capteurs encore plus grands, les moyens formats, proposés par Fujifilm, Hasselbad et Phase One (avec des capteurs encore une fois fabriqués par Sony), mais qui ne sont pas particulièrement adaptés à la photo de sport car leur AF est généralement plus lent et les objectifs à longues focales très rares dans ces formats. Ce sont des appareils plutôt fait pour la photo de mode, le portrait et le paysage.
Nous avons également rédigé un article complet qui vous explique tout ce que vous devez savoir sur la taille des capteurs photo.
Autofocus et vitesse de prise de vue
Il s’agit à mes yeux des deux éléments les plus importants à penser quand vous choisissez votre boitier de sport.
Les hybrides sont avantagés sur ce point car ils couvrent généralement la quasi-totalité de la scène alors que les reflex, surtout en plein format, sont regroupés au centre. De plus, ils proposent de plus en plus de fonctions de détection de sujet, humains et animaux principalement, mais plus récemment les véhicules. Cependant, il y a une différence entre proposer des détections de sujet et être capables de les suivre, et c’est là où certaines marques se distinguent des autres, avec Sony et Canon étant pour l’instant les plus performants alors que Panasonic et Fujifilm trainent un peu la patte. Les reflex ont un très bon suivi en général mais pas autant de détections automatiques, ce qui implique une meilleure connaissance des modes AF et de sélection des collimateurs.
En ce qui concerne la vitesse de prise de vue, celle-ci est très importante pour capturer le moment décisif. Shooter en rafale en photographie de sport est souvent la norme. Vous vous assurez un choix plus large de clichés pour sélectionner plus facilement l’image du geste parfait. Il n’est pas forcément nécessaire de monter à 20 i/s et la plupart des appareils récents proposent au moins 8 images par seconde. Cependant, on a pu photographier du sport à des époques où les rafales étaient beaucoup moins élevées (voire pas de rafale du tout), donc ne vous focalisez pas trop sur ce point. Assurez-vous plutôt que cette rafale pourra tenir longtemps en vous informant sur le buffer, c’est-à-dire la mémoire tampon qui vous permettra de maintenir cette rafale le plus longtemps possible. Avoir 30i/s n’a pas beaucoup d’intérêt si l’appareil s’arrête de shooter au bout de 25 images parce que le buffer est plein…
Mauvaise lumière, ISO et bruit
Malheureusement, les événements sportifs se déroulent souvent dans de mauvaises conditions de lumière et, même si vous utilisez un objectif rapide (comprendre avec une grande ouverture de type f/2.8 ou f/1.8), vous devrez régler un ISO élevé pour travailler à une vitesse suffisante. Rappelez-vous qu’à chaque fois que vous allez monter d’un cran en ISO, vous allez pouvoir shooter deux fois plus rapidement (les trois paramètres composant le triangle d’exposition étant liés). Facile à utiliser, la sensibilité a tout de même une importante contrepartie et peut ruiner vos clichés si vous en abusez. C’est pourquoi la quantité de bruit à des ISO élevés est importante lorsque vous choisissez un appareil photo. Un boîtier tolérant bien le travail à des sensibilités ISO élevées est donc recommandé pour un résultat plus qualitatif. Si vous devez choisir entre plusieurs boitiers, n’hésitez donc pas à regarder les tests de qualité d’image à différents ISO.
Actuellement, la plupart des capteurs permettent de travailler jusqu’à 6400 ISO et même les micro 4/3 délivrent de très bons résultats à cette valeur, à condition bien sûr de savoir traiter correctement les images en paramétrant le boitier ou en travaillant en RAW et en utilisant un bon logiciel de traitement photo.
Stabilisateur interne du boitier
Pour compenser le manque de stabilité du photographe, la plupart des constructeurs proposent des mécanismes de stabilisation de l’image. On en distingue 2 types principaux : la stabilisation optique (celle intégrée à l’objectif) et la stabilisation mécanique (celle intégrée au boitier).
Nous parlerons ici de la stabilisation mécanique.
Les avantages :
- Permet d’autres fonctions comme le pixel-shift (le stabilisateur déplace légèrement le capteur pour prendre plusieurs fois la même photo et la recombiner pour faire une image plus définie),
- fonctionne sur tous les objectifs, stabilisés ou non optiquement.
Les inconvénients :
- inconfortable avec les longues focales pour les reflex en visée optique mais n’est pas un problème pour les hybrides puisque la visée électronique bénéficie de cette stabilisation,
- un peu moins efficace que la stabilisation optique.
Ergonomie et robustesse
Comment se comporte votre appareil photo en pratique ? Il est important de pouvoir bien travailler avec son boitier, de ne pas passer du temps à chercher dans ses menus, à pouvoir faire des réglages rapides grâce à deux molettes distinctes pour régler la vitesse et le temps de pose par exemple. L’écran LCD supérieur est idéal pour économiser de l’énergie et pour avoir un aperçu rapide de tous les réglages de l’appareil. Pensez aussi qu’il doit bien vous tenir en main.
Ne sous-estimez pas la durabilité de votre appareil photo. La robustesse et la qualité de fabrication de votre appareil photo méritent également d’être mentionnées. Vous allez prendre des photos en plein air, par mauvais temps et avec un objectif lourd. Pour ces raisons, il est bon d’avoir un boîtier d’appareil photo en alliage, robuste et doté d’une protection de base contre l’eau et la poussière (ce qui va exclure de facto un paquet d’appareils photo et surtout ceux d’entrée de gamme).
Quelques exemples de boitiers reflex et hybrides
Maintenant que vous êtes au point sur les critères essentiels à regarder pour choisir votre boitier sportif, survolons un peu les différentes catégories de boitiers sur lesquels vous allez pouvoir mettre en pratique les conseils précédents.
Un article plus détaillé et complet sur quels boitiers pour le sport choisir en fonction de chaque type d’appareils (DSLR/hybrides) et selon les marques viendra d’ici peu compléter celui-ci. J’y détaillerais pour chaque marque ce que je considère être les meilleurs boitiers pour le sport.
Bien sûr, il est possible d’utiliser presque n’importe quel appareil photo pour photographier un moment de sport, mais pour capturer une action à grande vitesse et résister aux rigueurs des éléments en plein air et au tumulte quotidien de la photographie de sport et d’action, je vous recommande d’acheter un appareil photo de catégorie expert ou pro. Nikon et Canon ont été les premiers à produire des appareils photo pour la photographie sportive. En hybride, il a fallu attendre le Sony A9 pour voir arriver un appareil orienté sport. Depuis, les marques ont chacune commencé à sortir des boitiers orientés sport, avec les Z9 de Nikon, R3 de Canon, OM-1 d’OM System et tout récemment X-H2s de Fujifilm. Sony a également renouvelé son A9 avec l’A9 II et a également sorti un boitier « tout-en-un » avec l’A1 qui allie performances sportives et haute définition.

Voici le très haut de gamme de chez Canon en reflex – Le Canon EOS-1DX Mark III – Un boitier haut de gamme taillé pour le sport
Voir les détails sur La Fnac
Parmi les reflex, il reste certains appareils très performants en APS-C comme les D7500 et D500 de Nikon ou les 90D et 7DII de Canon. En plein format, les références que sont les D6 de Nikon et 1DxIII de Canon restent très performants mais très chers et finiront par être supplantés par les hybrides. A choisir, autant partir sur les Z9 et R3, à moins de trouver de bonnes occasions pour les reflex. Le choix des objectifs n’entrent pas en ligne de compte puisque les hybrides peuvent, rappelons-le, exploiter les objectifs reflex avec une bague.
A vous maintenant de trouver votre équilibre personnel entre performances et budget…
Les objectifs pour la photo de sport
Comment les choisir ?
Quel que soit le genre de photographie que vous pratiquez, la majeure partie de votre budget devrait être consacrée aux objectifs. Alors que les appareils photo vont et viennent fréquemment, vos meilleurs objectifs vous accompagneront longtemps et il est souvent suggéré d’économiser de l’argent sur votre premier appareil photo et d’investir dans un objectif de qualité. Si vous souhaitez savoir comment choisir un objectif photo, je vous invite à lire l’article du lien ci-avant.
Pour la photographie sportive, vous aurez besoin d’un objectif de haute qualité et d’une construction solide. Si vous débutez, vous n’avez peut-être qu’un seul appareil photo et un seul objectif. Je vous conseillerais alors l’achat d’un zoom. Au fur et à mesure, vous pourrez élargir votre parc optique avec un autre zoom de qualité et un téléobjectif fixe. Le premier téléobjectif est souvent un obstacle financier, mais n’oubliez pas non plus la possibilité de louer pour des événements spécifiques et tenez compte des téléconvertisseurs.
N’hésitez pas à aller voir notre guide sur les meilleurs objectifs Canon (RF et EF) pour la photo de sport.
1. La distance focale idéale
En photo de sport, les focales relativement longues sont souvent reines, 70-200mm, 300mm… Ces focales sont parfaites pour saisir de loin de belles images d’émotions.
Mais encore une fois, tout dépend du sport, du type de sujet, de sa distance, de votre position, de votre possibilité de mouvement… Les téléobjectifs sont particulièrement importants pour la photographie sportive, mais les objectifs standards et grand-angle peuvent être tout aussi intéressants. Si vous pouvez être mobile et proche des joueurs, un 24-70mm ou 24-105mm sont de véritables couteaux suisses. Mais vous trouverez également des objectifs de 85mm et surtout des zooms grand angle extrêmes dans les sacs de nombreux photographes de sport. Les premiers plans de joueurs ou de véhicules, ce n’est pas tout, il est alors important d’utiliser un objectif qui permette de présenter le lieu de l’événement, de transmettre.
2. L’ouverture
Pour la photo de sport, on préfèrera majoritairement utiliser une grande ouverture (de type f/2.8 à f/5.6) pour détacher le sujet et le mettre en valeur. Shooter à grande ouverture permet aussi de shooter à une vitesse très élevée. En effet, les objectifs avec une ouverture de f/2.8 permettent à une plus grande quantité de lumière de traverser l’objectif et, en termes de sport, cela permet des vitesses d’obturation plus rapides pour figer l’action.
En plein jour, un objectif « aussi rapide » n’est peut-être pas nécessaire. Réfléchissez bien à vos besoins avant d’investir dans un ultra-téléobjectif à ouverture f/2.8. Un f/4 pourra tout à faire l’affaire. Retenez souvent qu’il peut exister une différence du simple au double en prix entre un 70-200mm f/2.8 et f/4. Ce n’est pas non plus pour rien.
3. Stabilisation
On a vu dans le chapitre sur les objectifs la stabilisation mécanique. Voyons maintenant les avantages de la stabilisation optique, qui est à mon sens celle à privilégier.
Les avantages :
- Visée stabilisée quel que soit le boitier, reflex ou hybride,
- Meilleures performances (on gagne jusqu’à 4 vitesses),
- Optimisée pour l’objectif,
- Fonctionne également avec un ‘vieux’ reflex argentique.
Les inconvénients :
- Ajoute aux poids, dimensions et prix de l’objectif,
Compte tenu du fait qu’on devra probablement travailler avec de longues focales et à des vitesses (relativement) faibles, il est toujours conseillé d’activer le stabilisateur de l’équipement. Sauf si vous voulez faire un effet de filé (mais c’est une autre histoire que je vous détaillerai un jour). Ou si vous travaillez avec de « petits » zooms et une grande vitesse…
4. Téleconvertisseur
Pour augmenter la distance focale de votre téléobjectif, vous pouvez penser aux téléconvertisseurs, aussi connus sous le nom de multiplicateur de focale ou extender (en anglais). Vous serez alors prêt à faire face à tout ce qui se présente à vous ! Mais il faut retenir que vous allez perdre de la lumière et de la qualité optique. Plus le facteur de multiplication est haut, plus la perte sera importante. Le téléobjectif aura alors une longueur focale plus grande, mais l’ouverture du diaphragme de l’objectif en sera également réduite. C’est pourquoi il est préférable de les utiliser seulement sur des objectifs rapides qui permettent une ouverture de f/2.8.
Quelques exemples d’objectifs
Pour conclure ce chapitre sur les objectifs photos pour le sport, je vous propose une toute petite sélection d’objectifs car la gamme est vraiment large ! Mais vous avez maintenant toutes les clefs en main pour faire au mieux votre choix.
Pour les téléobjectifs, un 70-200mm est un bon point de départ si on peut se le permettre. Un 300 ou 400mm est idéal car il permet de vraiment se rapprocher et d’isoler les sujets de leur environnement. Chez Canon le EF 70-200mm f/2.8L IS II USM et le Canon EF 400mm f/2.8L IS II USM sont des incontournables ! En version f/4 (Canon / Nikon), ils seront déjà assez lumineux pour la plupart des usages et plus abordables pour les bourses. Vous avez également les équivalents chez Nikon avec la gamme des Nikkor AF-S (Voir le f/2.8 et le f/4). Tamron propose également un très bon 70-200 mm f/2.8 G2 beaucoup moins cher que les versions constructeurs pour Canon et Nikon.
Pour les zooms standards (et si le sport s’y prête bien), mon choix se portera plutôt vers un 24-70mm f/2.8 (Canon ou Nikon) ou un 24-105mm f/4 de chez Canon, véritable zoom polyvalent. Pour des objectifs plus abordables, vous pouvez vous diriger vers des ouvertures f/3.5-5.6 en sachant qu’à longue focale vous allez être plus limité en basse lumière et allez devoir de suite monter en ISO pour compenser. Comme toujours, l’essentiel sera de trouver un équilibre entre monter trop en ISO / choisir un objectif plus cher et plus lumineux au départ / mieux isoler son sujet et votre budget. Là encore, Tamron propose une excellente option avec le 35-150mm f/2.8-4, léger et très abordable (version Canon / Nikon)
Quant au grand angle, le Canon EF 16-35mm f/2.8L III USM et l’objectif Nikon AF-S NIKKOR 14-24 mm f/2.8G ED sont des valeurs sûres en plein format. Tamron propose un 17-35mm f/2.8-4 abordable (Canon / Nikon) et Sigma un 14-24mm f/2.8 (Canon / Nikon). Si vous utiliser un APS-C, choisissez des grands angles adaptés à ceux-ci comme les 10-20 ou 10-24mm, bien qu’il y ait malheureusement peu d’objectifs APS-C à grandes ouvertures.
Du côté des hybrides, les gammes sont en plein essors mais votre choix sera encore un peu plus restreint que pour les reflex, surtout pour les boîtiers APS-C, bien qu’à nouveau il faut signaler l’avantage de pouvoir utiliser les objectifs reflex avec une bague d’adaptation, certaines permettant même d’utiliser les objectifs Nikon sur un hybride Sony ou Fujifilm par exemple (il n’y a que Canon qui ne propose de bague que pour ses propres objectifs).
Commençons par Sony, en monture E pour les boitiers APS-C, je recommande particulièrement le zoom transtandard Tamron 17-70mm f/2.8 Di III-A VC RXD ainsi le zoom Sony 18-105 mm f/4. Si vous voulez un zoom à plus grande amplitude, alors reportez-vous sur 70-350mm f/4.5-6.3 G OSS. En monture FE, le choix est un peu plus étendu : pour un zoom standard notons le FE 24-105mm f/4 G OSS, en téléobjectif, le 70-200mm f/4 G OSS ou (pour largement mieux et moins cher), le Tamron 70-180 mm f/2.8 Di III VXD sont de belles options à envisager (je l’ai personnellement acheté celui-là). Si votre budget est plus conséquent, alors n’hésitez pas à prendre le téléobjectif 70-200 mm FE à ouverture f/2.8 (une version mark II vient tout juste de sortir aussi) ou le FE 400mm f/2.8 G Master ! Si vous vous trouvez à une distance très grande de l’action, par exemple une course F1, vous pourrez vous tourner vers le 100-400mm f/4.5-5.6 GM ou l’une des options proposées par Tamron et Sigma, les 150-500mm f/5-6.7 ou 150-600mm f/5-6.3.
Continuons chez Canon, avec les optiques de la monture RF. Comme pour les réflex, le RF 70-200mm f/2.8 L US USM est un incontournable pour les photos de sports ainsi que le Canon RF 24-105mm f/4 L IS USM en zoom plus polyvalent. Pour l’instant, il faudra se contenter d’un parc optique natif Canon, et donc assez onéreux, car il n’y a pas encore d’objectifs Tamron ou Sigma conçus pour cette monture. Si vous vous trouvez loin de l’action, Canon propose le 100-500mm f/4.5-7.1.
Terminons ce chapitre par Nikon et sa monture Z. Nous allons évidemment avoir la même problématique que pour Canon, mais citons tout de même en zoom professionnel, le Nikkor Z 70-200mm f/2.8 VR S ou en zoom transtandard le Nikkor Z 24-70mm f/2.8 S ou sa version plus abordable en f/4. Pour « voir » plus loin, vous trouverez le Nikon 100-400mm f/4.5-5.6 S.
Pour plus de choix et de détails sur les différents objectifs reflex et hybrides par marque, allez jeter un œil sur les différents articles de la page concernant les objectifs photos ! J’y liste pour chaque marque et chaque type de capteur, tous les objectifs disponibles (énorme boulot entre nous).
Les accessoires utiles
Un appareil photo et un objectif ne suffiront pas pour votre photographie sportive. Vous apprendrez rapidement qu’une carte mémoire ou deux ne suffiront pas non plus. Voici quelques conseils sur les accessoires utiles que vous pourrez choisir pour la photographie de sport.
La clé : une carte mémoire rapide
Ce conseil peut sembler évident mais il faut bien en tenir compte car il peut nous faciliter le travail. Comme on va déclencher en rafale, il vaut mieux utiliser les cartes mémoires les plus rapides en notre possession. Si l’appareil photo met beaucoup de temps à enregistrer les images sur la carte, il restera bloqué plus longtemps avant de pouvoir recommencer à déclencher. Plus évident encore, vous allez shooter beaucoup en photo de sport, d’où l’intérêt d’emporter un maximum de cartes mémoire pour couvrir tout l’événement. Un article sur les cartes mémoires et comment les choisir existe déjà d’ailleurs !
Une batterie n'est pas suffisante
La deuxième chose essentielle que vous devez vous procurer est au moins une batterie de secours. Si vous prenez des photos en hiver, l’endurance de votre batterie diminue, et elle ne tient pas aussi longtemps qu’en été. Une poignée de batterie (grip) sera également une excellente chose à avoir. Il vous suffit d’insérer une deuxième batterie et vous n’avez plus à vous soucier de la changer pendant la prise de vue. Le grip rend l’appareil photo un peu plus grand mais facilite la prise en main.
Pare-soleil et filtres
Cela paraît anodin mais ce petit détail peut faire toute la différence ! Souvent, le photographe de sport évolue en extérieur et se retrouve donc tributaire du temps et de ses caprices ! On ne regrette jamais d’avoir son pare-soleil lorsqu’il commence à pleuvoir, ou justement sous un soleil de plomb à 14h… Et ce conseil est aussi valable en intérieur ! Les arènes sportives sont éclairées par de puissantes sources lumineuses, synonymes d’aberrations chromatiques souvent disgracieuses sur votre image, pour éviter cela… Pare-soleil ! N’oubliez pas également d’utiliser des filtres UV ou neutres pour protéger vos objectifs.
Monopode
Peu de lumière et surtout, de longues focales. Evidemment, dans de telles conditions, il est vivement conseillé d’avoir un point d’appui pour notre appareil photo afin d’éviter tous soucis de tremblements. On peut ainsi utiliser un trépied. Bien qu’efficace, il est peu agile. D’où le choix d’un monopode, beaucoup plus pratique. Même s’il n’offre pas autant de stabilité qu’un trépied, c’est souvent suffisant ici. De plus, il sera plus polyvalent et facile à déplacer avec l’appareil photo installé dessus. Je vous recommande d’aller lire notre article sur les trépieds photo. Sinon, voici une sélection des meilleurs monopod du moment.
Sacs à dos
Où mettre tout son matériel ? Peut-être un sac à dos. Peut-être un sac à bandoulière. La réponse dépend des préférences de chacun. Personnellement, j’utilise à sac à dos et je trouve cela beaucoup plus pratique. J’ai d’ailleurs rédigé un article complet pour tenter de vous guider au mieux dans le choix d’un sac photo.
S’il s’agit de sports d’intérieur ou de stade, où vous pouvez laisser la plupart de votre matériel au centre de presse, c’est à peu près la même chose. Mais si vous partez photographier par exemple des sports automobiles, vous devrez parcourir de plus grandes distances, et un sac à dos sera donc plus adéquat. Pensez à regarder, outre les compartiments pour vos boitiers et objectifs, si vous pouvez également transporter une tablette, ou petit ordinateur, les différents rangements qu’il offre et le confort du sac !
Un article dédié aux différents sac photos arrive d’ailleurs. En attendant, voici une sélection de bons sac photos, à adapter selon votre matériel et votre budget !
Housses de pluie
Il ne faut pas sous-estimer le mauvais temps. Vous devez vous protéger, mais surtout protéger votre matériel. Il existe de nombreux types de housses de pluie pour appareils photo et objectifs que vous pouvez acheter sur Internet. Leur utilisation n’est pas toujours très idéale à cause de fuite ou de condensation… Mais sous une pluie battante vous ne pouvez vraiment pas prendre des photos en toute conscience « sans housse » ou avec un appareil mal étanchéifié.
Kit de nettoyage toujours à portée de main
La photographie sportive se déroule souvent à l’extérieur, par mauvais temps, dans la boue, dans la poussière, et que sais-je encore. Il est donc très facile pour la poussière (ou pire) de pénétrer dans votre objectif. Dans ces situations, vous devez avoir votre kit chiffon et brosse à portée de main pour nettoyer l’objectif. Voici un exemple de kit intéressant et pas cher.
J’arrive à la fin de cet article. J’espère que l’article vous aura aidé, ne serait-ce qu’un peu, à déterminer les éléments sur lesquels vous devez vous concentrer lorsque vous choisissez un appareil photo et des objectifs pour la photographie sportive. J’ai essayé de mettre l’accent sur les éléments que je trouve les plus importants, mais il existe naturellement une variété de fonctions et de gadgets différents qui peuvent être utiles en fonction des situations. Très prochainement, je vous ferai un article associé aux conseils techniques et de préparation pour la prise de vue sportive. Pour aller plus loin, je vous invite à lire mon article livrant tous les conseils pour photographier avec une longue focale.
Je vous dis à bientôt,
Sylvain