La mesure d'exposition en photographie
Dernière mise à jour : 05/04/2024
Si vous débutez en photographie, que vous possédez votre appareil photo depuis peu de temps et que vous avez déjà feuilleté le guide d’utilisation de votre boitier, il y a de fortes chances pour que vous ayez vu apparaître quelque part les notions de mesures d’exposition.
Vous avez déjà très certainement entendu parler de la notion d’exposition en photographie ? C’est tout simplement la quantité de lumière d’une scène qui sera captée par le capteur de votre boîtier et qui déterminera la luminosité de votre photo. Vous allez me dire, c’est bien beau tout ça et alors ? Il faut savoir que votre appareil ne détermine pas la luminosité d’une scène au hasard…
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C’est là que rentrent en jeu les mesures d’exposition. Il existe principalement trois mesures d’exposition que votre boitier pourra choisir (en fait vous) pour déterminer la luminosité d’une scène. Un mode fonctionne très bien dans une majorité de cas simples, alors que les deux autres modes sont souvent réservés à des situations de lumières plus délicates à gérer par votre capteur.
Attention à ne pas tout mélanger, ce ne sont pas les modes de mesures qui vont résoudre les problèmes de sous ou sur-exposition d’une photo. C’est la mesure de votre capteur qui va être améliorée et mieux adaptée à la scène que vous avez devant vous. La mesure d’exposition est donc là pour indiquer sur quelles zones de l’image la mesure doit-être priorisée. Voyons ensemble en détails les trois mesures d’exposition classiques que l’on retrouve généralement sur tous les boitiers reflex, hybrides également et plus rarement certains bridges/compacts.
1. La mesure évaluative
C’est la mesure d’exposition de base que l’on retrouve par défaut sur tous les appareils photo numériques. On la retrouve sous plusieurs appellations : mesure matricielle (Nikon), mesure multizone (Pentax & Sony), Mesure multi (Fujifilm), mesure multiple (Panasonic), mesure évaluative (Canon) ou encore mesure ZESP numérique (Olympus). Peu importe le nom en fait…
De manière générale, c’est la mesure d’exposition que l’on conseille quand on débute en photographie, le temps de se familiariser avec toutes les autres notions importantes, notamment celle de l’exposition (ISO, ouverture, vitesse d’obturation). Le principe est simple pour cette mesure, le capteur détermine la luminosité de la scène sur la totalité de l’image. L’appareil va donc dans ce mode déterminer la « bonne exposition » générale de la scène de manière à ne pas favoriser les zones sombres/noires et les zones claires/blanches. En simplifiant, il essaye de faire au mieux en analysant les différentes luminosités de votre scène.
Par habitude, on dit que ce type de mesure fonctionne dans 90% des cas et je dois avouer que c’est le type de mesure que j’utilise le plus souvent. Dans des cas très particuliers de lumière, je peux changer vers les deux autres modes.
Seul point négatif de cette mesure d’exposition, certains boitiers associent la mémorisation de l’auto focus et de la mesure d’exposition. Cela peut donc dans certains cas tromper la cellule de votre capteur même si en pratique, je n’ai jamais trop trouvé que ce soit un problème…
La photo ci-dessus vous expose un exemple de photo prise avec ce type d’exposition. J’ai volontairement choisi une situation délicate, un sujet (un petit arbre tressé que j’ai ramené de Madagascar) à contre-jour (lumière dure en fond). Comme vous pouvez le voir, le capteur a tenté au mieux de ne pas « cramer » les zones claires de l’image (ciel) mais également de ne pas rendre trop noires les zones déjà sombres. Il essaye de trouver un bon compromis pour cette scène à contre-jour.
Mais parfois ce réglage de base n’arrive pas réellement à mesurer de manière correcte l’exposition de la scène. Un capteur étant limité en dynamique, il ne peut en même temps bien exposer les hautes et les basses lumières dans des situations très contrastées donc il sous-exposera quand la scène comportera beaucoup de hautes lumières (comme ici avec le ciel) ou sur-exposera quand elle comportera beaucoup de basses lumières. C’est là que rentrent alors en ligne de mire les autres types de mesures.
2. La mesure pondérée centrale
Dans la lignée de la mesure évaluative, on retrouve la mesure pondérée centrale (Nikon, Sony, Olympus). On la retrouve sous d’autres dénominations chez d’autres marques : Centrale pondérée (Pentax) ou Moyenne (Fuji). Cette dernière fonctionne légèrement différemment puisqu’elle va prioriser essentiellement les zones proches du centre de l’image. C’est globalement une mesure intermédiaire entre la mesure évaluative et la mesure spot (que l’on voit après).
C’est personnellement un mode que je n’utilise que très peu. Je choisis très souvent soit la mesure évaluative, soit la mesure spot. Voici ci-dessous la même photo prise avec cette mesure d’exposition.
Comme vous pouvez le voir, le rendu est encore plus sombre que sur la mesure évaluative. Cela est principalement dû au fait qu’une bonne partie du centre est occupé par le ciel, la mer et le haut des arbres qui sont bien éclairés. En baissant le cadrage pour mettre l’horizon sur la ligne des tiers supérieure, le ciel aurait été moins présent et la mesure de luminosité aurait été meilleure.
3. La mesure spot
Dernière mesure qui peut être utile dans certaines situations spécifiques, la mesure Spot (connue sous le terme mesure ponctuelle (Olympus) et Centrale (Fuji). Pour ce type de mesure, l’appareil va tout simplement baser sa mesure de lumière sur une toute petite portion de l’image (moins de 5%). L’idée est tout simplement d’exposer de manière correcte le sujet sans tenir compte du reste de l’image.
Si vous avez le reste de l’image qui est beaucoup plus sombre ou clair que le sujet, utiliser ce type de mesure risque de sur/sous exposer très fortement les zones amenant ainsi à des zones dites « cramées » (entièrement blanches) ou bouchées (entièrement noires) selon que le sujet soit très sombre dans le 1er cas ou très clair dans le second. Au temps de l’argentique, la cellule photométrique qui mesure la lumière n’était pas intégrée au boitier, il fallait donc soit la positionner près de l’appareil pour mesurer la lumière globale émise par la scène (mesure évaluative) soit la positionner près du sujet pour mesurer directement la lumière qui l’éclairait (mesure spot).
La photo ci-dessous propose encore la même scène et le même sujet. La mise au point a été faite au centre et sur le sujet. Comme vous pouvez le voir, le sujet est globalement bien exposé mais le ciel en fond est entièrement blanc, ce qui n’est pas franchement l’idéal non plus…Cependant, le sujet reste mieux exposé qu’en mesure évaluative.
Une précision néanmoins pour cette mesure spot. Ce type de mesure est différent selon les boitiers et les marques. Chez Canon par exemple, la mesure est basée sur le collimateur central ce qui, selon la composition de la scène que vous souhaitez faire, peut devenir un problème.
C’est un petit aparté (pour Canon) mais imaginez la chose suivante. Vous souhaitez utiliser la mesure spot, par exemple pour un coucher de soleil en demandant à l’appareil de baser son exposition sur les nuages et non pas sur la scène entière. Si vous utilisez le collimateur central et que vous bougez ensuite votre boitier pour composer correctement, l’appareil ne vas pas enregistrer votre luminosité et va refaire la mesure d’exposition après votre manipulation. Il existe donc une astuce consistant à utiliser la touche * de votre boitier (elle existe chez Nikon sous le terme AE-L ou AF-L). Il s’agit tout simplement de la mémorisation d’exposition.
Vous pouvez donc reproduire la même manipulation qu’avant avec cette touche activée, ce qui permet au boitier de mémoriser l’exposition que vous avez faite avec le collimateur central.
Dans tous les cas, retenez que la mesure spot est très utile dès lors que l’on souhaite choisir avec précision la luminosité d’une partie d’une scène.
Voilà globalement ce que vous devez retenir sur les mesures d’exposition en photographie. Rien de bien sorcier en soit, mais cela peut vous aider dans certaines situations délicates.
4. La correction d’exposition
Dernier point rapidement (car j’ai décidé de ne pas en faire un article séparé). Il existe une autre possibilité pour demander à votre appareil photo numérique de modifier les mesures d’exposition, sans changer le mode de mesure. Il s’agit de la correction d’exposition. C’est un mot barbare, mais dans l’esprit, c’est plutôt simple. C’est une technique qui s’utilise essentiellement en mode priorité ouverture (AV / A) et vitesse (Tv / S) et non en mode manuel (car vous pouvez faire ce que vous voulez comme réglages…).
Le principe est simple, grâce à cette astuce, vous allez pouvoir « forcer » les réglages de votre boitier en termes d’exposition. Dans certains cas, le boîtier n’arrivera pas à mesurer correctement l’exposition d’une scène. C’est souvent le cas dans les extrêmes, des zones très claires/blanches (comme la photo de neige) ou des zones sombres (nuit, pénombre).
Je vous laisse vous référer au manuel de votre boitier pour savoir comment appliquer une correction d’exposition à une photo, mais il s’agit de faire bouger le curseur que vous voyez dans/sur votre écran entre -2 / 0 / +2. L’intérêt est donc de sur/sous exposer volontairement une scène comparée à ce que votre boitier a mesuré par défaut. Poussé à son extrême, on peut donner une belle ambiance particulière (low-key ou high-key).
Voilà, j’arrive au bout de cet article sur les mesures d’exposition en photographie. J’espère avoir été clair et que vous avez appris des choses, hein ? Si vous souhaitez plus de renseignements ou des précisions sur le sujet, ne surtout pas hésiter à me laisser un commentaire en bas de l’article.
A bientôt,
Écrit par Sylvain PONS
Passionné de photographie depuis 2010, j'ai appris seul, au gré de mes explorations. Aujourd'hui, je me consacre à guider les autres dans le choix de leur matériel photo et à partager des conseils variés pour enrichir leur pratique photo.
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Salut Sylvain, article très clair, merci!
Une suite intéressante pourrait être sur le HDR afin d’augmenter la plage dynamique
Merci
Gilles
Coucou Gilles,
Merci, oui tu as raison, un article sur le HDR est prévu !
Sylvain
Je fais une sorte de blocage avec la correction d’exposition que je n’utilise presque jamais… c’est toujours après coup et donc trop tard que je me dis « zut tu aurais dû l’utiliser ». Allé, challenge : cette semaine je l’utilise à bon escient ! MERCI pour cet article
Coucou Estelle,
je ne suis pas parfait non plus clairement et il est possible que j’oublie également 😉
Sylvain
Salut Sylvain,
Super comme d’habitude!
Amicalement
Anita
Merci Anita encore une fois de passer par là !
Sylvain
Cher Sylvain,
Je suis très bien apprecié votre sur la mesure d’exposition en photographie.
Saincerement apres chaque article notre enterne est eclairé d’une manierre ou d’une autre, merci de nous avoir informé à propos.
Question,quelle relation exite entrer les mesures d’exposition de l’appareil et les reglage d’Iso mensionné dans l’article precedent?
Avec plaisir alors !
pas vraiment de relation entre les ISO et la mesure d’exposition en soit. Il s’agit juste ici de bien choisir le type de mesure en fonction de la scène que vous avez devant les yeux !
Bonjour Sylvain
Merci pour les infos toujours très claires. A quand un petit cours sur le low-key et le high-key. Comment le faire et dans quel cas l’utiliser.
Merci
Pierre-Louis
Coucou Pierre-Yves,
merci 🙂 C’est vrai que je pourrais faire un article sur le low-key/High-Key, mais je ne suis pas non plus un spécialiste du domaine ! Je avis réfléchir à la chose alors
S.