Plongée à la Désirade
Me voilà reparti à rédiger sur la Guadeloupe, et plus précisément sur les îles de Guadeloupe. À l’heure où je rédige cet article, voilà maintenant 8 mois que nous sommes arrivés sur ce superbe territoire qu’est la Guadeloupe. Après avoir eu l’occasion de découvrir l’île de Terre-de-Bas, aux Saintes, nous voici à la découverte de la superbe île de la Désirade. Nous avons profité d’un long week-end de 4 jours (avec le jour férié mi-Carême et un pont) pour découvrir ce beau territoire dont nous n’avions entendu que du bien depuis notre arrivée.
Vous allez bien entendu retrouver notre guide complet sur les choses à voir et à faire, tous les immanquables sur l’île de la Désirade. Et parmi les incontournables selon nous, plonger à la Désirade reste un must. C’est d’ailleurs dans le cadre d’un partenariat avec le seul club de plongée de l’île, l’îlot Plongée Désirade et Manawa, un très bon site d’activités outdoor que je conseille les yeux fermés, que j’ai pu faire une très belle plongée sur place.
Allez, je vous amène à la découverte de la faune et de la flore locale dans un site de plongée au large de l’île. Que vous soyez plongeurs débutants ou confirmés, vous allez vous régaler à mon sens ! Voici donc un petit récit de ma plongée avec Olivier, le gérant du club.
Si vous êtes à la recherche d’un autre façon de découvrir l’île, je vous invite à venir découvrir le récit du survol en ULM de Mélanie. Elle a passé plus d’une heure et demi dans les airs et a notamment survolé la belle île de la Désirade !
Plonger sur l’île de la Désirade
Autant le dire de suite, tout le monde ne pense pas forcément à la plongée sous-marine quand on pense à la Désirade. D’ailleurs, à moins d’habiter ici et/ou d’être venu ici en vacances en Guadeloupe, il y a même de fortes chances que vous n’ayez jamais entendu parler de ce petit paradis tropical, perdu au large de la Pointe des Châteaux. Pourtant, moi qui ai l’habitude de regarder des cartes et des photos satellites, je dois dire que je me faisais une joie à l’idée de découvrir les fonds marins de l’île. Depuis le ciel, on peut en effet voir qu’il y a de nombreux récifs coralliens tout autour de l’île. Ça promettait déjà !
J’ai donc rendez-vous avec Olivier à 8h30 à la station essence de l’île, la seule, entre-nous ! Nous faisons connaissance de bon matin. Je récupère mon équipement (gilet, palmes, masque et tuba) et nous embarquons avec un ciel plutôt clément sur le zodiac d’Olivier. Lors du trajet, il m’explique que depuis le début du Covid, il n’a plus de local de plongée car, autant le dire, vous vous en doutez bien d’ailleurs, l’activité touristique en Guadeloupe (et sûrement encore plus sur une petite île comme la Désirade) en a pris un coup. Du coup, il gère son club depuis chez lui où il a aménagé un conteneur avec tout le nécessaire. Cela permet aussi de mettre tout le matériel à l’abri en cas de cyclone (bien tristement connu ici dans les Antilles françaises et toute la Caraïbe).
À savoir que nous sommes que tous les deux sur le bateau et j’ai quand même l’impression d’être privilégié, même s’il me confirme qu’il sort même s’il n’y a qu’un seul plongeur à avoir réservé la sortie. D’ailleurs, c’est aussi une chose à savoir : il vaut mieux réserver votre plongée à la Désirade avec Olivier. Cela lui permet de s’organiser entre ses activités et la météo. Olivier est d’ailleurs un ancien marin pêcheur reconverti dans la plongée depuis plus de 20 ans. Cela fait 25 ans qu’il habite l’île, autant vous dire qu’il connaît plutôt bien les lieux ! À côté, il est aussi pompier volontaire pour la commune. Bref, nous quittons le port sur les coups de 9h pour une petite demi-heure de bateau. La sortie du port et de la passe principale est un peu houleuse. Il faut dire que la saison est assez agitée par les alizées, ces fameux vents que l’on rencontre dans les tropiques.
Nous filons direction le sud-ouest de l’île, au large plus ou moins de la Pointe des Colibris, un superbe spot d’ailleurs sur lequel on retournera en voiture pour aller voir le soleil se coucher derrière la Pointe des Châteaux. Arrivés sur place, nous cherchons un corps mort qu’Olivier avait attaché pour repérer le spot de plongée sur lequel nous allons, le site des “Tuyaux”. Dit comme ça, ça ne fait pas très glamour, mais pour la petite anecdote, il s’agit de l’ancien tuyau qui reliait l’île de la Désirade à la Guadeloupe et ravitaillait l’île en eau/électricité et internet. Le tuyau a été détruit lors du passage du cyclone Lenny qui avait frappé la Guadeloupe et ses îles en novembre 1999. Depuis, le tuyau permettant le ravitaillement a été reconstruit un peu plus loin.

N’arrivant finalement pas à trouver le corps mort, nous jetons l’ancre sur le site, sur environ 20m de fonds. Le temps est au beau fixe, l’eau m’a l’air tout à fait belle. Ça va être une belle plongée. Olivier prépare tout le nécessaire pour la sécurité de la plongée en mettant notamment une bouteille de sécurité sous l’eau, ainsi qu’une bouée à l’arrière du bateau qui nous aidera à accrocher les blocs et stab pour éviter de remonter avec sur le bateau (c’est bien plus simple). On s’équipe tranquillement sur le bateau, Olivier me fait un petit briefing et nous partons à la découverte de ce spot.
Nous descendons tranquillement le long de la corde de l’ancre sur un petit 15/20m de fond. La visibilité est franchement bonne pour ce début de plongée. Je me rends compte aussi en écrivant ces quelques lignes que ce n’est pas simple de retranscrire le ressenti d’une plongée par des mots. La plongée, j’ai tendance à dire qu’il faut la faire pour la vivre, mais je vais essayer de faire au mieux ! Arrivé au fond, je me laisse transporter tranquillement par un petit courant (rien de bien méchant) et je suis tranquillement Olivier. Même si je suis niveau 4, je ne connais évidemment pas les lieux et Olivier, qui connait le lieu comme sa poche, sera un guide parfait aujourd’hui.


La première chose qui me marque dès les premières minutes de la plongée (hormis la « fraîcheur » relative de l’eau à 25°), c’est la flore sous-marine. On serpente dans un ensemble de coraux durs et mous en très bon état à mes yeux, et le visuel est vraiment sympathique. On retrouve également de très nombreuses gorgones de taille moyenne qui bougent avec le courant. Les coraux mous sont balancés par le courant et pouvoir zigzaguer entre tout ça est vraiment cool. On retrouve sous l’eau toute la faune tropicale classique des îles avec pas mal de bancs de poissons qui nous suivent et qui nous tournent autour. Reconnaissable à ses 5 bandes noires qui font penser à un uniforme militaire, plusieurs bancs de poisson sergent-major nous suivent. On retrouve également des bancs de gorettes, un poisson ange-français, des bancs de Castagnoles, un banc de poissons Manioc et tout un tas d’autres poissons multicolores. Nous n’avons pas croisé de “gros” comme des requins, des raies mantas ou des baleines (haha), mais nous avons eu la chance de les entendre presque tout le long de la plongée. Et ça, c’est vraiment cool je dois dire.
J’ai vraiment apprécié tout le long de la plongée le changement de décors avec des passages sur les fonds sableux, où nous avons pu apercevoir de près deux belles raies pastenagues, mais surtout pas mal de secteurs de roches, enchaînant des grottes et des failles. C’est difficile à décrire, mais la sensation de s’enfoncer sous une arche en plongée est vraiment cool à vivre. On peut aussi profiter en se retournant de tout le spectacle qu’offre le monde sous-marin. Toujours en retrait de quelques mètres derrière ou à côté d’Olivier, je prends toujours autant de plaisir à découvrir ce microcosme sous-marin. C’est vraiment quelque chose à part la plongée, et même si je ne plonge plus autant qu’avant à l’époque où je vivais avec Mélanie à Mayotte (et que je n’avais pas d’enfants), c’est toujours un bonheur sous l’eau.


Nous longerons durant plusieurs minutes le fameux tuyau qui a été colonisé à une vitesse impressionnante, je trouve. En une vingtaine d’années, la vie a complètement repris le dessus et s’est développée entièrement sur ce que les poissons doivent sûrement considérer comme une anomalie humaine, haha. On croisera aussi les trois ancres du XIXe siècle. Eux aussi, ils ont été entièrement colonisés par le monde sous-marin, mais on les devine quand même encore assez bien sous l’eau.
Nous terminons la plongée dans une eau un peu plus turbide, avec un peu plus de courant. En soi, cela ne me gêne pas plus que ça et la vie est toujours assez présente. Le balai des deux raies sur le sable, on ne s’en lasse pas. Toujours aussi majestueux comme animal ! 55 minutes de plongée et 18 m en profondeur maximale, voilà une très belle plongée. Je dois avouer que même si je suis frileux maintenant, je ne m’en suis pas trop mal sorti dans cette eau à 25°. C’est la saison durant laquelle l’eau est la plus froide, d’ailleurs…




Nous rentrons tranquillement avec une houle qui s’est bien levée cependant au large, et même dans le lagon. Je dois dire que j’ai vraiment apprécié cette plongée. J’ai trouvé les fonds sous-marins riches, aussi bien en faune qu’en flore et c’était une bonne heure de régal pour les yeux. Nous papotons ensemble autour d’un verre gentiment offert par Olivier, mais je me suis promis de lui rendre la pareille lors de ma prochaine venue. Car c’est aussi ça l’avantage. Maintenant que je vis ici sur place, je n’aurais plus d’excuses pour pouvoir retourner plonger à la Désirade lors d’un w-e à rallonge, par exemple. À savoir qu’Olivier propose des plongées aussi bien pour les débutants (baptême) dans le lagon de manière générale que pour les plongeurs plus confirmés jusqu’à 40 m, au large. Sachez évidemment qu’il existe d’autres sites de plongée, une dizaine au total sur l’île, notamment l’épave Kachakou (17m), la Kaye a man Armide (15m), les Cathédrales (20m) ou encore la Pointe Monbin (30m).
Je vous invite à venir lire notre récit de plongée à la Réserve Cousteau sur la côte ouest de la Guadeloupe. Une belle découverte aussi !

Olivier me donnera même un bon petit conseil concernant un point de vue que l’on a loupé la veille sur le plateau. Il y a en effet un superbe spot au niveau des anciennes éoliennes qui offrent une vue à couper le souffle sur la plage du Souffleur jusqu’au bout de l’île. Vraiment superbe la vue, c’est un immanquable si vous y allez. Je vous en reparle en détail dans notre article complet pour visiter l’île de la Désirade.
D’ailleurs, si vous êtes à la recherche d’une autre activité sympa à faire, nous avons testé le paddle en Guadeloupe, dans la mangrove de Morne-à-l’Eau.
Je vous dis à bientôt pour un autre article sur la Guadeloupe. En attendant, je vous invite à venir lire notre article pour tout savoir pour venir en Guadeloupe. Nous y détaillons les différentes possibilités.
À bientôt,
Sylvain
Merci pour ce moment de fraicheur.
Avec plaisir 🙂