Randonnée de la Soufrière
Me voici de retour avec un nouvel article sur la Guadeloupe. Cet article est un peu particulier car il s’agit d’un demi-partenariat. Vous vous demandez peut-être de quoi il s’agit ? Aujourd’hui, je vais vous parler de la randonnée de la Soufrière, plus précisément du volcan de la Soufrière. Cela fait maintenant un an et demi que nous vivons sur ce bel archipel de Guadeloupe, après avoir quitté la Polynésie française. Bien que nous ayons déjà exploré le territoire et visité les îles avoisinantes (La Désirade, Marie-Galante et l’archipel des Saintes, composé des îles de Terre-de-Haut et Terre-de-Bas), nous ne sommes montés que deux fois sur le volcan de la Soufrière jusqu’à présent. Je vous ai volontairement fourni des liens vers les articles que nous avons déjà écrits sur ces îles. Il vous suffit de cliquer sur celui qui vous intéresse pour lire mon récit.
Revenons au sujet du jour : la randonnée de la Soufrière. Comme je l’ai mentionné, nous vivons ici à l’année, ce qui est différent d’être simplement en vacances. Mais pourquoi je vous ai parlé d’un demi-partenariat ? Il y a quelques mois, nous sommes déjà montés en famille au sommet du volcan. Depuis, nous avons souhaité expérimenter l’ascension avec un guide. Depuis de nombreuses années, comme vous pouvez le constater dans tous nos articles sur la Polynésie, nous avons l’habitude de faire des partenariats avec le site web Manawa, spécialisé dans les activités de plein air, en pleine nature. Nous recommandons clairement ce site si vous souhaitez réserver des activités avant de partir en voyage en Guadeloupe. En partenariat avec eux, nous avons eu l’opportunité de tester cette randonnée à la Soufrière avec l’entreprise locale « Vert Intense ». Cette entreprise, située sur les hauteurs de Saint Claude, au pied de la Soufrière, propose des sorties avec un guide, ainsi que des sorties de canyoning que nous espérons avoir l’occasion de tester très bientôt pour vous en parler.
Alors, en effet, je parle d’un partenariat partiel simplement parce que nous nous étions déjà aventurés seuls à la Soufrière et que cette fois-ci, nous pouvons comparer notre expérience avec celle d’un guide professionnel. Je n’avais pas du tout envie de séparer ces deux expériences qui, bien qu’elles soient similaires dans le sens où il s’agit de la même randonnée, diffèrent considérablement à la fin. Ainsi, dans cet article, j’ai décidé de vous donner nos impressions sur notre « rando en solo » à la Soufrière en premier lieu, puis dans un deuxième temps, je vous parlerai de mon expérience récente de montée avec le guide de Vert Intense. Enfin, et c’est encore plus important pour un article comme celui-ci, je vous fournirai tout ce que vous devez savoir pour la randonnée à la Soufrière à la fin de l’article. Mon coin pratique, comme d’habitude.
Alors, je m’excuse d’avance, cet article risque d’être un peu long car je vais raconter nos deux expériences de randonnée. Cependant, je suis sûr que notre expérience pourra vous plaire et vous permettre de juger de l’intérêt ou non d’un guide à la Soufrière. Mais assez parlé, entrons directement dans le vif du sujet.
- Notre expérience en Solo à la Soufrière
- Randonnée à la Soufrière avec un guide
- Partir ou non avec un guide à la Soufrière alors ?
- Coin pratique – Randonnée de la Soufrière
- Comment aller au volcan de la Soufrière ?
- Quel chemin choisir pour randonner à la Soufrière ?
- Quand randonner à la Soufrière ?
- Quel est le niveau de difficulté réel de la Soufrière ?
- Peut-on partir en randonnée à la Soufrière avec des enfants, un bébé ?
- Quel matériel emporter pour randonner au volcan de la Soufrière ?
- Ou dormir dans les environs de la Soufrière ?
- Quelles autres randonnées envisager dans le coin ?
Notre expérience en Solo à la Soufrière
Nous avons eu la chance de réaliser notre première ascension de la Soufrière en famille, tous les quatre. C’est d’ailleurs un sujet que j’aborderai dans la section pratique, mais sachez que vous pouvez tout à fait monter avec un enfant ou un bébé. Il faut certes prendre des précautions, mais cela se fait sans trop de soucis si les conditions sont bonnes (ce qui, je vous l’accorde, n’est pas toujours le cas). Notre première randonnée à la Soufrière remonte à avril 2022, il y a presque un an au moment où j’écris cet article. Heureusement que j’ai pris des notes sur mes impressions et les conditions du moment, cela me facilite grandement la tâche pour vous raconter tout ça.
Si vous ne le savez peut-être pas, nous habitons sur la commune de Vieux Fort. Nous sommes à peu près à 20 minutes du parking des Bains Jaunes, point de départ de la randonnée de la Soufrière. Comme il est assez délicat voire presque impossible de prévoir la météo à la Soufrière, nous nous étions fixé un jour dans le week-end et voilà tout. Depuis 2004, la route qui monte à la Savane des Mulets a été fermée à la suite du séisme des Saintes. Du coup, les départs se font maintenant de ces fameux Bains Jaunes, à 950 mètres d’altitude. Les lieux sont clairement appréciés par les locaux et même évidemment par les touristes pour venir faire une petite baignade avant ou après la randonnée de la Soufrière. Les lieux sont entretenus et nettoyés deux fois par semaine par le personnel du parc national de Guadeloupe. Allez, c’est parti !
Nous avons réussi à trouver une place sans trop de difficultés et sans être trop éloignés du départ de la randonnée. Je vous en reparle plus bas. Mélanie a pris la décision de porter Téo sur son dos dans un porte-bébé avec tout le nécessaire pour la journée (bouteille d’eau et repas). Je vous épargne le suspense, elle a changé d’avis 10 minutes après le début de la balade, haha. Le départ de la randonnée se fait juste derrière les bains jaunes, sur le fameux chemin pavé dénommé la Trace du Pas-du-Roy. Ce sentier pavé a été construit en même temps que les bains jaunes par les militaires en 1887.


Nous partons tranquillement avec les enfants. Tout le monde est motivé pour enfin gravir la Soufrière. Le début de la randonnée depuis le parking des bains jaunes ne présente aucune difficulté. Nous sommes immédiatement plongés dans une belle forêt tropicale, une végétation luxuriante que nous aimons beaucoup. Nous prenons plaisir à marcher sur ce chemin pavé, plutôt facile pour le départ. Peu de temps après le bain jaune, n’hésitez pas à regarder sur votre droite, vous verrez un endroit où coule une eau chaude et où un dépôt jaune est bien visible au sol. Sur votre droite, le long du sentier, vous pouvez observer différents panneaux explicatifs sur l’écosystème alentour, la faune et la flore, le volcan, etc. Environ 300 mètres après le départ, vous arriverez à un embranchement. Sur votre droite, vous pouvez rejoindre la célèbre cascade du Galion. C’est une magnifique cascade que je recommande vraiment de voir si vous avez le temps lors de votre voyage. N’hésitez pas à lire mon article pour vous donner envie. Nous laissons de côté cette randonnée que nous avons déjà faite et nous entamons, si je peux dire, la vraie montée. En effet, dès cet embranchement, les choses sérieuses commencent.




D’ici, la pente devient quand même plus rude et nous enchaînons un paquet d’escaliers en bois aménagé qui traversent cette belle forêt tropicale. Nous sommes quasiment à 1000 m d’altitude sur mon GPS et j’avoue qu’étant clairement tropicalisé depuis les années où nous vivons dans les tropiques, nous commençons déjà à sentir la fraîcheur du petit matin. Louis se régale dans cet environnement si beau alors que Téo se fait tranquillement porter dans mon porte-bébé. Comme je le disais, nous changeons plus ou moins à ce moment-là avec Mélanie qui se rend compte que ça ne va pas être si simple de porter Téo sur les épaules, qui pèse déjà 12 kg, et facilement 5 à 7 kg en plus si on compte les bouteilles d’eau et les sandwichs… Nous montons donc cette partie un peu plus rude au départ de la randonnée, tout doucement, au rythme des enfants (et de Mélanie, haha). Avec un rythme normal, je dirais qu’il faut compter environ 30 minutes depuis les bains jaunes pour arriver jusqu’à la fameuse Savane des Mulets.
Enfin, nous arrivons à la sortie de la forêt et nous découvrons avec plaisir le volcan de la Soufrière juste en face de nous. Bien que le temps ne soit pas catastrophique, c’est quand même couvert et le sommet est un peu la tête dans les nuages. Pour autant, la vue est vraiment belle. Avec un beau temps, comme j’ai eu avec un guide la deuxième fois, vous pouvez voir tout l’archipel des Saintes juste en face, et même la Dominique s’il fait très beau en fond de toile. Téo a envie de se dégourdir les jambes et Louis se régale. Nous lâchons donc les deux fauves sur le parking qui partent en courant comme des petits fous à la découverte des lieux.


Du parking de la savane des mulets, vous avez en gros deux possibilités pour monter en haut du sommet de la Soufrière. Vous pouvez tout simplement décider de partir à gauche ou à droite de la Soufrière pour remonter sur la partie finale au sommet. Généralement, ce que les gens font, c’est qu’ils montent d’un côté et descendent de l’autre. Nous décidons de passer par la droite, en direction du fameux Col de l’Echelle. Les enfants sont pour l’instant toujours très motivés pour marcher, nous les laissons donc faire. Nous continuons la route goudronnée qui mène en réalité au cratère de l’Échelle, à 1397 m d’altitude. Sur notre gauche, nous apercevons un énorme rocher posé au bord de la route. Même si je me doute qu’il s’agit d’un bloc qui a été expulsé du volcan lors d’une ancienne éruption, je ne pourrai pas en être sûre avant que le guide me le confirme plus tard. Dans ce rocher, à l’arrière, nous pouvons voir une vierge posée contre la paroi lors de notre retour.



Cinq à dix petites minutes de marche sur la route goudronnée permettent d’accéder à l’embranchement qui annonce, par un panneau, le Col de l’Echelle à environ vingt minutes de marche. Le panneau précise également que le sommet est à 1h20 de marche. Autant dire qu’avec les enfants qui ont envie de marcher, et nous qui prenons des photos de notre côté, nous ne sommes franchement pas encore arrivés. Haha. À ce moment-là, nous avons eu droit à quelques belles éclaircies qui ont permis d’obtenir de très beaux panoramas côté mer. Jugez plutôt.



Les éclaircies sont relativement passagères et en regardant vers le sommet, un bon gros tas de brume nous attend. Bizarrement, les enfants sont toujours en forme alors que le sentier qui grimpe au Col de l’Échelle n’est pas si simple que ça. Nous enchaînons plusieurs passages avec des escaliers en bois et des parties un peu plus techniques. Rien de bien fou non plus, mais clairement ce n’est pas un sentier roulant. Téo se débrouille comme un chef et refuse catégoriquement que l’on l’aide à marcher. Pourtant, les marches sont hautes pour lui. Nous prenons notre mal en patience, nous avons toute la journée devant nous. Au fur et à mesure que nous montons en direction du col de l’échelle, le temps se fait de plus en plus menaçant et le brouillard s’installe petit à petit. Pour autant, l’ambiance est quand même toujours aussi belle, différente certes que si nous avions pu avoir du ciel bleu. Mais j’aime bien l’atmosphère qui en ressort. La végétation autour de nous est toujours aussi folle, essentiellement composée de petits arbustes bas et de fougères, de mousse et de lichen, tout cela depuis que nous sommes arrivés à la Savane des Mulets. Car c’est vrai que le changement de végétation est vraiment très flagrant. Avant la savane, vous êtes dans une forêt tropicale, une fois passée, vous êtes sur une descente de prairie, battue par les vents où les arbres ne semblent pas avoir eu la motivation de pousser très haut.




Annoncée pour 20 minutes de marche, je pense que nous avons mis une heure pour monter au col de l’échelle avec les enfants. Les derniers mètres avant le col sont impressionnants tellement le brouillard est présent. Nous ne voyons plus à 50 mètres et c’est un paysage apocalyptique presque qui se trouve devant nous. Même si j’aurais certes préféré avoir une belle vue côté mer, cela offre une sensation unique. Autant vous dire qu’au col de l’Echelle, à 1264 m, dans le brouillard, ça caille dur ! Je vous en parlerai plus bas dans le coin pratique mais bien évidemment, il faut partir à la Soufrière avec une polaire et un K-Way. C’est indispensable quasiment.



Nous décidons de ne pas traîner dans ce froid de canard où l’on ne voit quasiment rien et continuons le sentier qui bifurque vers l’ouest de façon plutôt facile. Le brouillard est toujours extrêmement présent et la visibilité est plus que limitée. Nous faisons la rencontre d’autres voyageurs et randonneurs qui nous rattrapent évidemment, surtout s’ils ne sont pas avec des enfants en bas âge. Bien que pour le coup, j’ai depuis le Col pris Téo dans le porte-bébé qui commençait à en avoir marre. Cette partie du chemin (environ 1 km) se fait plutôt bien dans son ensemble sur une pente moyenne. Le sentier fait en réalité le tour de la Soufrière et permet d’accéder à la fameuse ascension finale qui monte au sommet de la Soufrière. Les paysages le long de cette portion sont toujours aussi fous, un mélange de brume et de nuages extrêmement bas. Jugez plutôt. Par beau temps, ça doit être autre chose !






Lorsque nous arrivons à l’embranchement de la dernière montée, nous sommes à une altitude de 1350 mètres. Au pied de cette montée, nous pouvons observer la fameuse « Grande Faille », un immense trou dans le flanc de la montagne qui s’enfonce ! Lors de notre passage, le temps n’est clairement pas au beau fixe et cette dernière portion est la plus technique et difficile, en particulier avec le porte-bébé et le poids que j’ai sur le dos. Il vous faudra à plusieurs reprises monter de nombreuses marches et escalader des rochers plus ou moins hauts. Ça se fait plutôt bien, mais tout dépendra de votre niveau et de votre condition physique. Un conseil : prenez votre temps pour monter tranquillement cette dernière portion.




Nous arrivons finalement au sommet avec un temps qui ne semble pas si mauvais que ça. D’après les retours que nous avions eus, le temps peut être assez catastrophique là-haut, même s’il y a un vent aujourd’hui à décorner un bœuf, haha. Nous enfilons tous notre pull et notre K-way pour nous couvrir au maximum. Louis est trop fier de lui et a marché tout le long. Téo est content aussi, mais vient de se faire porter sur toute la dernière portion, chanceux va ! Nous avons le droit à quelques belles éclaircies qui laissent apparaître la zone de cratère, inaccessible et fermée par arrêté préfectoral (enfin, sans guide). C’est clairement là le principal avantage de monter avec un guide. Je vous en reparle après. On peut notamment voir plusieurs zones où de la fumée s’échappe et on devine la zone aux couleurs blanchâtres. Je n’ai pas de leçon à donner à qui que ce soit, mais s’il vous plaît, respectez les consignes et ne passez pas derrière la barrière. J’ai d’ailleurs appris depuis mes deux montées que vous pouvez être verbalisé pour ça en haut. Alors certes, je ne suis pas certain que les gendarmes soient présents à toutes les heures et tous les jours, haha. Je profite des quelques éclaircies pour essayer de faire quelques photos des lieux. En voici quelques-unes pour le plaisir des yeux.










Une fois la petite session photo terminée, nous sommes retournés au calme dans le bunker qui se trouve au sommet. Nous avons pris notre pause repas à l’intérieur, à l’abri du vent, ce qui était vraiment appréciable. Une fois terminé, nous avons repris le chemin de la descente. Comme on dit souvent, la descente fait finalement encore plus mal aux jambes que la montée, en particulier cette portion très raide et finale. Nous avons décidé de redescendre par le sentier ouest qui fait le tour de la Soufrière, le fameux « Chemin des Dames ». Lors de notre passage, la tempête Fiona qui s’est produite en septembre 2022 n’avait pas encore eu lieu. Depuis, des aménagements ont été faits sur le sentier (observés lors de mon deuxième passage) pour rendre plus facile d’accès le sentier par ce côté-là. En effet, plusieurs portions du chemin avaient été détruites lors du passage de la tempête. Ce côté-là avait d’ailleurs été fermé pendant quelques mois à la fin de 2022.


La descente, bien que longue, ne présente pas de difficultés particulières. Sur le chemin du retour, nous avons également eu droit à quelques éclaircies qui offrent de beaux panoramas sur le bourg de Saint-Claude en contrebas. Nous avons également aperçu les Monts Caraïbes, situés juste derrière chez nous. En redescendant, nous sommes passés voir l’arrière de la fameuse bombe volcanique où se trouve la Vierge. Quelques minutes après, nous nous sommes retrouvés de nouveau sur le parking de la savane des mulets, où Téo pourra marcher tranquillement jusqu’au bain jaune. Décidément, même en empruntant une route qui avait été fermée, cette balade en valait vraiment la peine.










Finalement, nous rentrons en fin d’après-midi. Bien évidemment, avec des enfants qui marchent très lentement et à leur rythme, nous avons mis énormément de temps. Mais peu importe, nous ne sommes pas pressés, n’est-ce pas ? Tout le monde est vraiment content d’arriver au parking des Bains Jaunes et Louis et Téo prennent plaisir à se tremper dans ces eaux chaudes ! Un vrai régal. Voilà, j’arrive au bout de ce récit d’expérience en solo au sommet de la Soufrière. C’est clairement une très bonne expérience, mais comme je vous le dirai plus tard, il est vraiment intéressant d’avoir un guide pour en apprendre énormément. En partant seul, vous risquez de passer à côté d’éléments vraiment intéressants.
Randonnée à la Soufrière avec un guide
Laissez-moi maintenant vous parler de la randonnée que j’ai eu l’occasion de faire avec Vert Intense. C’est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps, depuis la fin de l’année dernière, mais nous avons manqué de temps et l’arrivée de la tempête Fiona n’a rien arrangé. Depuis que nous sommes rentrés dans la période du Carême, au début de ce mois de mars, la Soufrière est vraiment très bien dégagée et magnifique depuis presque 15 jours consécutifs. J’ai donc décidé de relancer Vert Intense pour organiser cette fameuse randonnée à la Soufrière avec l’un de leurs guides. C’est donc ma deuxième fois. Je ne vais pas vous raconter de nouveau toute la balade, même si la partie aller n’est pas du tout la même que celle que nous avons faite en famille. Pour être plus précis, nous allons passer par un sentier que seuls les guides peuvent emprunter. C’est génial !
J’ai donc rendez-vous à 7h30 à Vert Intense. Le lieu est situé sur les dernières maisons en haut de Saint Claude, au pied de la Soufrière. Pour dire franchement, à 7h du matin, il fait presque froid avec les vitres ouvertes. En montant, je peux apercevoir le sommet de la Soufrière qui est plutôt dégagé ce matin et on voit encore parfaitement les fumerolles qui s’échappent du côté droit du cratère. En arrivant, je fais la connaissance de Teddy, notre guide, ainsi que les autres participants. L’accueil est vraiment sympa et Teddy semble être un bon boute-en-train, haha. Un petit café est offert en cette belle matinée, ça fait plaisir. Teddy nous explique comment va se passer la journée concrètement et il nous distribue un petit sac étanche dans lequel se trouve notre masque pour entrer dans la zone du cratère interdite au public. Comme je vais vous en reparler plus tard, c’est pour moi vraiment l’intérêt principal de passer avec un guide en plus des explications que vous allez avoir tout au long de la journée. Nous quittons Vert Intense sur les coups de 8 heures chacun dans notre voiture en direction du sommet de la Soufrière.



Une fois tout le monde est prêt, nous entamons la randonnée. Teddy nous explique en passant que les bains jaunes sont nettoyés deux fois par semaine. Si ce n’était pas le cas, ils auraient la même couleur que la source d’eau chaude dont je vous parlais, une couleur jaunâtre, juste après être parti du bain jaune sur la droite. Nous continuons tous ensemble jusqu’au chemin de la chute du Galion. Teddy nous délivre de très belles explications sur le fonctionnement de la forêt, ses différents étages et la façon dont elle se nourrit et grandit. C’est franchement intéressant et très ludique la façon dont il présente les choses. Nous apprenons notamment pas mal de choses sur ce que les gens considèrent comme une liane. En réalité, une liane part du sol et monte. Ce que l’on voit qui descend des arbres sont uniquement des racines. Nous avons le droit à un grand speech et les explications sur le fameux « bois bandé », un arbre aux vertus aphrodisiaques dont le danger est quand même pour le cours réel réel.



Nous poursuivons notre route et grimpons tranquillement jusqu’au parking de la Savane des Mulets. En sortant de la forêt, la vue est majestueuse sur le volcan de la Soufrière, entièrement dégagé. Je m’écarte un peu pour faire quelques photos et je change d’objectif pour faire quelques gros plans des fumerolles qui s’échappent du cratère. C’est vraiment splendide pour le coup. En se tournant du côté mer, chose que je n’avais pas vraiment bien vue lors de ma première ascension, nous avons une vue superbe sur l’archipel des Saintes au loin.






Sur ce parking, Teddy nous explique qu’à la suite du séisme des Sainte en 2004, il y a eu d’importants dégâts sur la fameuse route à laquelle nous avions accès auparavant. Depuis, elle a été fermée. Il nous confirme également que le gros bloc situé sur le parking est une bombe volcanique estimée à 21 tonnes (celui entouré de béton actuellement). Teddy connaît très bien les lieux et nous rappelle ce qui s’est passé lors de la dernière éruption du volcan de la Soufrière, en 1976. Il nous explique les périodes de doute de l’époque, les décisions du préfet, l’évacuation de 76 000 personnes, tout cela dans un monde presque sans téléphone et sans radio ! Tout le monde craignait bien évidemment l’arrivée de nuées ardentes, connues sous le nom technique de coulées pyroclastiques. C’est ce qui a entièrement détruit la ville de Saint-Pierre sur l’île de Martinique en mai 1902, lors de l’éruption de la montagne pelée. Au final, 30 000 personnes ont péri en Martinique dans cette terrible catastrophe. Pour en toucher deux mots si vous ne savez pas ce que c’est, les coulées pyroclastiques se caractérisent par un mélange de vapeur d’eau, de gaz volcanique et d’un ensemble de particules solides, le tout ayant des températures très élevées et coulant à une vitesse pouvant atteindre plus de 200-500 km/h. Ces nuées ardentes peuvent s’écouler en moyenne jusqu’à cinq ou dix kilomètres, voire jusqu’à plus de 20 km pour les plus grosses éruptions.




Il nous rappelle également que la zone avait été fermée pendant huit mois en 1976, le temps que les choses rentrent à la normale. Plus loin en direction du col de l’échelle, nous nous arrêtons de nouveau devant le gros bloc sur notre gauche, celui où a été érigée une statue de Notre-Dame de Guadeloupe, suite au réveil du volcan en 1956. Le bloc est estimé à 92 tonnes et proviendrait de l’éruption de 1798 (il nous montrera la zone où se serait arraché ce bloc, de l’autre côté de la Soufrière). Il nous raconte aussi que les Saintois, habitants des Saintes, avaient vu des choses volées au-dessus de leurs îles lors de l’éruption de 1976, probablement des bombes volcaniques. Est-ce une histoire vraie ?
Nous poursuivons notre route en empruntant le sentier qui mène au col de l’échelle, le même que nous avons pris en famille. La grande différence cette fois-ci est que nous allons très rapidement quitter ce sentier au bout d’un quart d’heure de marche pour aller plein ouest en direction du volcan et de son cratère. Au sommet de la montagne, on peut apercevoir l’ancienne maison d’Haroun Tazieff, célèbre volcanologue venu étudier notamment le volcan de la Soufrière. Il s’en suivra d’ailleurs à l’époque une vaste crise politique suite à ses prises de décision lors de l’éruption de 1976.



Nous attaquons enfin le fameux sentier fermé au grand public. Celui-ci monte littéralement droit en direction du sommet. La pente est, pour le coup, très raide et évidemment, ce sentier est plus compliqué que si nous avions continué sur le sentier classique qui fait le tour de la Soufrière par le col de l’échelle. Pour autant, c’est vraiment sympa de marcher sur un sentier que peu de personnes fréquentent. Teddy nous explique notamment que tout ce secteur est entièrement suivi par des inclinomètres et d’autres instruments de mesure. Au bout d’un certain moment, nous arrivons enfin à la Grande faille créée lors de l’éruption d’août 1976. Celle-ci est impressionnante par sa grandeur et Teddy nous explique différentes choses intéressantes, notamment sur le suivi de l’activité du volcan de la Soufrière, mais également des bases intéressantes sur les matériaux qui composent le volcan, la couleur de la roche, les minéraux qui la composent, le temps de refroidissement de celle-ci, etc.







Nous continuons notre chemin en direction d’un trou formé lors de l’éruption de 1836. Sur le sentier, Teddy nous explique avec passion différents éléments sur la flore du coin, notamment sur les 270 espèces de fougères qui se trouvent sur le volcan de la Soufrière. Nous apprenons notamment des choses intéressantes sur la mousse, le lichen, ainsi que sur ce que je croyais être des fougères : les lycopodes, une mutation des lichens pour s’adapter au manque de lumière. Nous faisons un arrêt rapide autour du trou de 1836 qui est aujourd’hui presque entièrement recouvert. Ce qui est quand même assez intéressant, c’est qu’ en m’écartant non loin d’une dizaine de mètres du groupe, je ressens de la chaleur sortir du sol. En regardant de plus près le sol, je m’aperçois qu’une zone est entièrement brûlée. En posant ma main sur la terre, le sol et les vapeurs sont quasiment bouillants. On sent clairement que l’on est dans une zone volcanique. Teddy nous raconte également qu’une nouvelle espèce de lys a été trouvée non loin, le lys des montagnes. Le temps commence sérieusement à se couvrir à ce moment-là, mais les vues sont toujours aussi belles sur les alentours. Par moments, nous avons droit à de très belles éclaircies.







Nous continuons à gravir une pente toujours aussi raide en direction de la fracture créée lors de l’éruption de 1976. Nous entendons un bruit sourd depuis un petit moment maintenant et c’est vraiment très impressionnant. Nous approchons enfin et découvrons une faille béante recouverte de dépôts jaunes de soufre et le bruit de vapeur d’eau s’intensifie. Le spectacle est vraiment très beau et nous prenons plaisir à rester un petit instant pour l’observer.






En continuant un peu plus loin, nous nous arrêtons au bord d’une faille créée lors de l’éruption de 1956. Ici, il n’y a pas de dépôt de soufre mais un bruit étourdissant sort de ce gouffre.
Nous continuons encore cinq minutes après ce trou impressionnant. Nous faisons un arrêt officiel ici. Teddy nous demande de sortir les masques contenus dans les sacs à dos et nous explique comment les mettre. Nous avons vraiment des têtes étranges avec ces masques. À partir de ce secteur, les masques sont obligatoires pour pouvoir pénétrer dans le cratère, car les gaz qui s’en dégagent peuvent être nocifs pour la santé. Nous partons pour environ 20 minutes de marche dans le cratère du volcan avec nos masques sur le visage.
Je dois dire que l’arrivée dans le cratère est vraiment impressionnante. La zone est couverte d’une couleur blanchâtre et d’importantes fumerolles sortent de partout. Teddy prend le temps de nous expliquer plusieurs choses intéressantes sur le secteur. On sent vraiment la chaleur monter du sol et à plusieurs reprises, Teddy nous fait essayer de poser la main à la sortie de plusieurs fumerolles. Même à 1 mètre au-dessus des fumerolles, on pourrait littéralement se brûler tellement la chaleur est intense. Nous faisons le tour des lieux, notamment en passant à côté du cratère Napoléon, du Gouffre Tarissan et du cratère Dupuy. Les lieux sont vraiment impressionnants et c’est bien la première fois que je vois une activité volcanique aussi intense et aussi proche. À plusieurs endroits, on peut observer d’importants dépôts de soufre. Les photos ne rendent pas forcément justice à la beauté des lieux, sachant que le temps était clairement couvert lorsque nous sommes passés. Mais voici quelques photos pour vous donner une idée des lieux.








Teddy nous explique d’ailleurs qu’il est obligé de faire la police quasiment tous les jours car les gens ne respectent rien. Ils passent derrière la barrière depuis le sommet alors qu’ils n’ont pas le droit. Je me rappelle clairement quand nous sommes montés avec Mélanie, car Louis nous a fait une crise tout le temps pour pouvoir aller dans la zone du cratère, chose que vous n’avez pas le droit de faire si vous n’êtes pas accompagné d’un guide officiel. C’est écrit clairement, donc il n’y a pas de débat. Pour autant, lors de notre passage avec Teddy, deux groupes ne respectent rien et s’engagent comme si de rien n’était dans cette zone volcanique finalement si dangereuse. Alors encore une fois, sans vouloir faire la morale, prenez un guide si vous souhaitez aller visiter cette zone.
Nous quittons cette zone si spéciale et retombons sur le chemin qui mène au sommet. Nous pouvons enfin enlever les masques, cela fait du bien. Bizarrement, Teddy ne nous propose pas spécialement de monter au sommet. Cela ne semble pas le déranger outre mesure car l’intérêt finalement surtout de prendre un guide est de pouvoir traverser cette zone de cratère et d’apprendre des choses sur les lieux. En demandant à Teddy, il me précise que si des personnes le souhaitent, elles peuvent le faire sans aucun souci. Nous redescendons donc tranquillement par le fameux « Chemin des Dames », le chemin qui fait le tour côté ouest de la Soufrière, celui que nous avions emprunté en famille. J’en profite pour descendre dans la grande faille, chose que je n’avais pas vue lors de ma première visite. Ce trou est vraiment impressionnant.



Il faut également savoir que depuis le passage de la tempête Fiona, le chemin des dames a été considérablement amélioré car plusieurs portions étaient détruites, comme je l’ai déjà mentionné dans mon article. C’est quand même intéressant de souligner qu’il y a vraiment beaucoup de monde qui monte et qui descend. On voit clairement que nous sommes encore dans la période touristique, et que la randonnée à la Soufrière fait partie des activités incontournables lors d’un voyage en Guadeloupe. Je profite de la descente pour répondre tranquillement à quelques e-mails et gagner du temps, haha ! Nous redescendons comme prévu par la savane des mulets et le sentier qui mène tranquillement aux bains jaunes.
Franchement, je trouve l’expérience vraiment superbe. Je n’ai pas franchement l’habitude de marcher avec un guide, mais là pour le coup, Teddy est parfait dans ce rôle. Il est vraiment passionné par ce qu’il fait, il connaît son domaine, il est drôle, amuse la galerie et il fait pas mal de pauses pour ceux qui sont un peu plus en difficulté. En prime, nous avons vraiment appris pas mal de choses, aussi bien sur le côté faune et flore que sur les aspects géologiques et morphologiques de la Soufrière. L’aspect historique est également vraiment bien expliqué. À mon sens, cela vaut vraiment le coup de partir avec lui si vous êtes en voyage en Guadeloupe, si vous n’avez pas forcément l’occasion de revenir monter à la Soufrière tout seul.
Partir ou non avec un guide à la Soufrière alors ?
Je ne donne ici que mon avis personnel et chacun voit midi à sa porte comme on dit. Mon avis est sûrement un peu biaisé dans le sens où je vis également ici et où j’ai déjà l’occasion de monter la Soufrière seul. Bien évidemment, je remonterai sûrement à maintes reprises dans le futur. Cependant, si vous êtes un touriste en vacances en Guadeloupe et que vous ne revenez sûrement pas dans les environs de sitôt, je dirais que partir en randonnée à la Soufrière avec un guide est vraiment, à mon avis, la meilleure idée.
Alors non, rien ne vous oblige à le faire et le sentier est clairement bien balisé pour que vous ne vous perdiez pas dans tous les cas. Mais ce n’est pas vraiment le sujet. À mon sens, comme je l’ai dit plus haut, l’intérêt principal, sinon primordial, de partir avec un guide de randonnée à la Soufrière, c’est surtout que cela vous donne accès à la zone du fameux cratère, interdite au grand public. En prime, vous passerez par des sentiers que personne ne prend (sauf ceux qui ne respectent rien, haha). Enfin, les guides pourront vous apprendre énormément de choses sur l’histoire, la géologie, la faune et la flore locales, ainsi que sur pas mal d’autres petits détails intéressants. Autre point important pour ceux qui se demandent, partir avec un guide ne va pas vraiment vous ruiner non plus. La sortie que j’ai faite ne coûte que 45 €, ce qui est vraiment abordable.
Oui, évidemment, je ne dis pas que je vais refaire ça tous les quatre matins, mais j’aurai l’occasion d’y remonter à plusieurs reprises. J’ai appris pas mal de choses que je trouve vraiment intéressantes et qui peuvent clairement justifier l’intérêt de monter avec un guide, selon moi. Si vous êtes convaincu comme moi que cela peut vraiment avoir un intérêt pour vous, je vous invite à réserver la randonnée avec un guide à la Soufrière sur le site internet de Manawa, avec qui j’ai fait ce partenariat. Si vous vous posez la question, vous ne paierez pas plus cher bien entendu et je toucherai une petite commission en contrepartie, ce qui me permet de continuer à écrire des articles de ce type.
Coin pratique - Randonnée de la Soufrière
Comme d’habitude, voici tout ce que vous devez retenir côté pratique pour partir en randonnée à la Soufrière.
Comment aller au volcan de la Soufrière ?
Bien évidemment, je n’ai rien à vous apprendre ici, mais vous devez tout d’abord vous rendre en Guadeloupe. Je ne vais pas détailler ce que j’ai écrit dans mon article sur le sujet que je vous invite à lire en détail. Même si le prix des billets d’avion a augmenté ces derniers temps, il est toujours possible de trouver des billets d’avion aux alentours de 600 € depuis Paris ou Montréal à l’heure où j’écris ces quelques lignes.
Pour vous rendre à la Soufrière, vous devrez d’abord vous rendre sur l’île de Basse-Terre. C’est assez amusant, en discutant avec certaines personnes de mon groupe, j’ai réalisé que certains venaient de la commune de Saint-François, qui est à l’opposé. Je ne comprends pas pourquoi les gens sont tellement attachés à rester à Sainte-Anne et Saint-François, alors que la nature, la végétation et le calme sont bien plus intéressants dans le sud de Basse-Terre. Mais ce sont des choix personnels. Si vous ne voulez pas vous compliquer la vie, je vous conseille de dormir quelque part dans le sud de Basse-Terre, afin d’être à seulement un quart d’heure du point de départ de la randonnée. Si vous devez faire 1h30 de route depuis Saint-François, le tout à 5h du matin, je trouve que cela ne vaut pas la peine du tout.
Quel chemin choisir pour randonner à la Soufrière ?
Pour vous rendre à la Soufrière, en particulier au sommet, vous avez globalement deux possibilités qui s’offrent à vous :
- Vous pouvez soit décider de passer à l’est de la Soufrière, par le col de l’échelle pour contourner le cratère, et puis enchaîner avec la montée finale.
- Soit vous pouvez tout simplement monter par le chemin des dames qui passe à l’ouest du cratère, pour évidemment finir sur la montée finale qui est la même que celle passée de l’autre côté.
Chacun aura sûrement son avis sur la question. Personnellement, je trouve les paysages et l’environnement bien plus sympa du côté du Col de l’Echelle que de l’autre côté. Mais c’est peut-être une affaire de goût. Je pense par contre que passer par le Col de L’échelle est un peu plus long et peut-être un peu plus difficile.
Si vous souhaitez télécharger la trace GPS de la randonnée, la VOICI !
Quand randonner à la Soufrière ?
C’est vraiment la question principale à se poser, même si je vous l’accorde, en tant que touriste qui vient par exemple pour deux ou trois semaines, vous n’aurez probablement pas trop le choix. Heureusement, le hasard fait bien les choses quand même car la majorité des touristes viennent de janvier à mars, ce qui reste globalement la meilleure saison et la plus fraîche. C’est également durant la saison où les précipitations sont les plus faibles. Après, quand j’en discute avec Laurence de Vert Intense, elle me dit également que contrairement à ce que l’on pense, le mois de septembre est souvent le mois où la Soufrière est la plus dégagée (arrêt des alizés).
A savoir que la saison des pluies commence à partir du mois de juin ou de juillet jusqu’au mois d’octobre. Durant cette saison, même s’il est possible d’avoir de belles journées, le sommet de la Soufrière sera souvent enveloppé dans les nuages.
En ce qui concerne le moment de la journée, la plupart des gens partent tôt le matin et c’est clairement ce que je recommande. Tout d’abord, les nuages se lèvent souvent après ou au moment de votre départ, ce qui est préférable. Deuxièmement, et c’est encore plus important à mon avis, si vous voulez vous garer sur le parking de la Soufrière, vous allez pouvoir marcher un très long moment, surtout en haute saison car le parking est rapidement rempli. Idéalement, je dirais que commencer la randonnée à 7 heures du matin est un bon choix. Comme beaucoup de locaux le font, vous pouvez également décider de monter à la Soufrière en fin d’après-midi pour voir le coucher de soleil. Mais c’est une autre histoire, car il faudra prévoir une polaire pour le froid et surtout une lampe frontale pour redescendre de nuit. Si vous n’êtes pas habitué à la randonnée ou si vous êtes avec des enfants, je ne le conseille pas.
Si vous êtes en vacances et que vous souhaitez absolument monter à la Soufrière, je vous conseille de vérifier la météo. J’utilise le célèbre site Winguruu qui permet d’obtenir une bonne vue d’ensemble. Assurez-vous simplement que la ligne « Cloud cover (%) high / mid / low » et « *Precip. (mm/1h) » soit la plus basse possible, idéalement à « 0 » ou avec des tirets. Cela vous garantit une certaine visibilité et très peu ou pas de précipitations.
Quel est le niveau de difficulté réel de la Soufrière ?
C’est franchement délicat de répondre à cette question, à vrai dire. Même si tous les guides de randonnée la classent comme « difficile », je dirais que cela dépend essentiellement de votre condition physique. Si vous êtes habitué à marcher et que vous êtes en bonne forme, la randonnée de la Soufrière ne devrait poser aucun problème pour atteindre le sommet. Certes, elle est quand même assez longue et certains passages sont raides (en particulier les dernières 20 minutes), mais il n’y a pas vraiment de passage dangereux.
En revanche, si vous n’êtes pas habitué à marcher, la randonnée peut vous paraître assez difficile, surtout dans les portions les plus raides. Dans ce cas, je vous conseille vraiment de prendre votre temps, de bien vous hydrater tout au long de la randonnée et de faire des pauses.
Personnellement, je ne trouve pas la randonnée plus compliquée que ça. Les conditions sont quand même relativement faciles pour marcher et, comparé à d’autres randonnées que j’ai pu faire en pleine forêt tropicale avec des racines, de la boue et de la pluie, celle-ci est beaucoup plus simple à mon sens.
Pour votre information, la Soufrière c’est :
- Environ 7,5km A/R
- Environ 600m de dénivelé positif
- Durée : entre 2 et 4h, (plus si vous faites des photos et êtes avec des enfants, haha)
Peut-on partir en randonnée à la Soufrière avec des enfants, un bébé ?
Encore une fois, il n’y a pas de réponse toute faite. Tout dépend si vous êtes un papa ou une maman qui lit peut-être ces quelques lignes, haha. Sans rire, vous allez souvent lire à droite à gauche que la randonnée n’est pas conseillée avec des enfants de moins de sept ou huit ans, ce que nous trouvons franchement assez « dur » comme conseil pour le coup avec Mélanie.
Nous sommes montés avec nos deux enfants de deux et sept ans sans aucune difficulté, et nous avons rencontré à plusieurs reprises des parents qui montent sans trop de soucis, même avec des bébés.
Attention, je ne dis pas qu’il faut faire n’importe quoi, certaines portions un peu raides et un peu techniques dans les rochers nécessitent de faire vraiment attention à vos enfants. L’aspect météo doit surtout être pris en compte. N’oubliez surtout pas de partir avec une polaire et un K-Way pour vos enfants au cas où le temps se dégraderait ou qu’il se mette à pleuvoir. Je me rappelle quand nous sommes arrivés au sommet avec deux petits, et Téo qui n’avait que deux ans, il était frigorifié. Nous lui avons mis un manteau et un bonnet pour le protéger du vent.
Donc clairement, attention, surtout avec un bébé qui pourrait très vite avoir froid avec le vent en haut et la pluie. Il peut faire vraiment froid. Donc en réalité, je ne pense pas que je le recommanderai avec un enfant de moins de 2 ans je pense par exemple.
Quel matériel emporter pour randonner au volcan de la Soufrière ?
Voici ce que je recommande d’emporter lors de la randonnée à la Soufrière :
- Un sac à dos : c’est évident, mais vous en aurez absolument besoin pour transporter vos affaires pendant la journée.
- Un K-Way : je plaisante dans mon article en disant cela, alors que je suis parti une deuxième fois sans. Et pourtant, la Soufrière était entièrement dégagée, mais j’ai quand même réussi à prendre une grosse saucée lors du retour. À mon avis, il faut y penser.
- Une polaire : selon la saison à laquelle vous allez y aller, et surtout s’il y a du vent, vous pouvez vraiment avoir très froid en août, par exemple.
- Un en-cas : bien sûr, tout dépendra de si vous décidez de manger en haut ou pas. Tout dépendra de votre rythme. En soi, si vous partez tôt le matin, vers sept heures, vous pourriez être largement rentré avant midi.
- De l’eau : il peut faire parfois vraiment très chaud, surtout lors de journées très ensoleillées. Teddy, notre guide de la journée, nous a raconté que la veille, les pompiers avaient dû intervenir 16 fois dans la journée pour des problèmes de déshydratation.
- Quelque chose pour vous protéger : un chapeau, un bob, une casquette, bref, ce que vous voulez, mais c’est important.
- Quelque chose à grignoter : en cas de fringale ou de coup dur, ce sera toujours intéressant d’en avoir sous la main.
- Un appareil photo : certes, c’est le photographe qui parle, mais à mon avis, immortaliser cet instant sera une très belle chose pour vous. Si vous êtes photographe et que vous avez plusieurs objectifs, je vous recommande de prendre un grand angle pour des prises de vue très larges du paysage, mais aussi un téléobjectif pour pouvoir faire des détails. Idéalement, je vous recommande également absolument de prendre un filtre polarisant pour éliminer la brume et les reflets. Un filtre gradué neutre (GND) sera très utile si vous ne voulez pas brûler tous les ciels qui seront entièrement blancs sans cela. Personnellement, j’ai monté avec le matériel suivant :
- Sony A7III
- Tamron 20mm f/2.8
- Tamron 70-180mm f/2.8
- Filtre Polarisant Hoya Slim
- Porte filtre Nisi V7 + CPL (testé sur le blog, vous pouvez aller voir)
- Filtres GND Soft 0.9 Edge
- Mon Olympus TG6 que j’ai toujours avec moi.
Ou dormir dans les environs de la Soufrière ?
Évidemment, vous aurez l’occasion de choisir un grand nombre d’hébergements. Je vous ai sélectionné trois hébergements non loin du départ de la randonnée qui me semble intéressant à mettre en avant :
- Les Bananes vertes : Voici un hébergement bien connu localement et très apprécié pour ses équipements, sa propreté et con confort. Le cadre est splendide avec sa superbe piscine son aspect bois. Les hôtes sont vraiment accueillants et vous donneront avec plaisir des conseils sur les choses à faire autour. Les petits déjeuner sont au top et le rhum offert à l’arrivée très apprécié. On recommande à 100% pour une belle immersion dans la nature !
- Les Pimentiers de Papaye : Il s’agit d’un hébergement charmant avec des logements indépendants, calmes et confortables. Vous pourrez profiter d’une vue imprenable sur les montagnes et la mer. Les hôtes sont toujours disponibles et serviables, offrant des conseils utiles pour les randonnées et la découverte des environs. La table d’hôte propose des pizzas savoureuses et un repas excellent. Les clients recommandent vivement cet hébergement pour son emplacement idéal et la gentillesse de ses hôtes.
- Les Cycas : hébergement très intéressant, situé à proximité de nombreuses randonnées. Les maisons sont plutôt bien équipées et situées dans un superbe parc. Les hôtes sont adorables et vous accueilleront avec chaleur. Vous aimerez la tranquillité, les grands espaces et l’immense jardin. La situation géographique est très bonne pour randonner dans le secteur de la Soufrière. Les propriétaires sont très disponibles et s’assurent que vous avez tout ce dont vous avez besoin.
- La vieille sucrerie de Saint-Claude : La Vieille Sucrerie de Sainte-Claude est un hébergement très sympa qui charmera les amateurs de nature et de tranquillité. Les propriétaires vous réservent un accueil chaleureux et veillent à ce que votre séjour soit confortable et agréable. Vous apprécierez la vue imprenable sur la mer et profiterez d’un jardin luxuriant.
Vous pouvez sinon tout simplement rechercher tous les hébergements sur la ville de Sainte-Claude.
Quelles autres randonnées envisager dans le coin ?
Je termine cet article en partageant quelques idées de randonnées dans les environs. Il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux, et clairement, nous n’avons pas encore tout exploré. Si vous ne le saviez pas déjà, nous avons rédigé une page complète répertoriant toutes les randonnées en Guadeloupe que nous avons faites depuis que nous habitons ici, avec les points GPS pour importer l’itinéraire avant votre départ.
Parmi les classiques et les plus connus, je recommande :
- Les chutes du Galion : une superbe cascade facilement accessible que je recommande à 100 %
- La randonnée du Nez Cassé : Elle part un peu plus bas et monte jusqu’à un sommet à l’ouest de la Soufrière. On nous a dit que c’était magnifique, nous allons y aller.
- La randonnée de l’Échelle : c’est le sommet que l’on voit à l’est lorsque l’on monte par le col de l’Échelle, au-dessus de la maison Haroun Tazieff.
- Les chutes du Carbet : je n’ai pas encore écrit d’article à leur sujet, mais ça ne saurait tarder. La première chute est la plus impressionnante mais aussi la plus difficile d’accès.
- La randonnée de Grand Étang : une balade facile dans un milieu très humide en plein cœur de la forêt tropicale, très sympa en famille.
Bien évidemment, il y en a beaucoup d’autres à découvrir.
Je termine ici ce très long article sur la randonnée à la Soufrière. J’espère que ces images vous ont plu et vous ont donné envie de gravir ce volcan. Si vous séjournez en Guadeloupe, je vous recommande vivement de prendre un guide de randonnée pour en apprendre davantage !
À bientôt pour une prochaine aventure !
Cordialement,
Sylvain