Test complet de l’Olympus M.Zuiko Digital ED 75mm f/1.8
En 2012, Olympus annonce un objectif particulier avec ce 75mm f/1.8 puisqu’il offre une focale équivalente à un 150mm en plein format. En temps normal sur les boitiers Full Frame, on a plutôt l’habitude de voir des 135 et 180mm. Olympus a dû estimer que c’était un juste milieu. Cet objectif propose également une grande ouverture, pratique devant un capteur micro 4/3 pour compenser la moins bonne montée en ISO. Il s’agit de l’objectif qui m’a principalement poussé à m’équiper en micro 4/3 pour épauler mon ancien reflex plein format, ne voulant pas prendre de zooms et étant assez fan de ce genre de focale. Comme le Panasonic Leica Summilux 15 mm f/1.7 et le 42.5mm f/1.7 Panasonic, l’Olympus 75mm f/1.8 est compatible avec les boîtiers Panasonic en format micro 4/3 et, évidemment, les boîtiers Olympus sans aucune restriction.
D’ailleurs, nous avons regroupé dans une page complète tous les objectifs pour les boîtiers Micro 4/3 (Panasonic et Olympus). Cela pourrait aussi vous permettre de voir ce qui se fait aussi à côté.

Je te propose de découvrir mes packs de fiches photo pratiques. C'est un moyen simple, sympa et ludique pour apprendre et progresser en photographie, en particulier sur le terrain !
Combiné aux 20MP de mon Panasonic G90, je vous présenterai donc ici un test pratique mais également quelques images plus « techniques » pour voir si ce 75mm f/1.8 Olympus est capable de suivre la définition du G90. On pourrait effectivement penser qu’un objectif datant de 2012, quand les micro 4/3 ne faisaient souvent encore « que » 12MP, ne soit plus adapté à un capteur de 20MP. Sur le format micro 4/3, une augmentation de la définition d’1MP correspond à une augmentation de 4MP en plein format. Autrement dit un micro 4/3 de 12MP sera aussi exigeant qu’un plein format de 48MP alors qu’un 20MP le sera autant qu’un 80MP en plein format ! Vous pouvez si cela vous intéresse aller jeter un oeil sur notre guide complet sur tous les derniers appareils photo Micro 4/3. On y détaille toutes les caractéristiques et vous donne notre avis pou un choix adapté !
Les images présentées ont été prises au format RAW et passées dans le logiciel DxO Photoloab 5 avec le rendu de couleurs standard et les corrections optiques activées, excepté pour les images servant à montrer les résultats avant correction, ainsi que les images en galerie qui auront subies des traitements plus avancées.
Nous avons également publié notre test complet du Panasonic G90 qui a servi notamment à faire ce test. N’hésitez pas à venir lire l’article.
Présentation de l’optique
Détails | Visuel |
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Sorti à 950€, on ne peut pas dire que ce soit un objectif abordable, surtout quand on prend en compte le fait que ce n’est qu’un équivalent 150mm f/3.5 devant un capteur plein format. Pour l’exposition, cependant, il s’agit bien d’une ouverture constante f/1.8, pratique pour limiter la montée en ISO devant un capteur micro 4/3 qui ne brille pas sur ce point. Son prix tient aussi compte, à mon avis, du fait qu’il n’y a pas de concurrence dans ce format pour ce type d’objectif. En effet, encore aujourd’hui, on passe de 42.5 à 200mm chez Panasonic et les plus proches focales fixes chez Olympus sont un objectif macro 60mm et un vieux 150mm f/2 qui n’est plus produit.

Ce 75mm propose donc une distance focale assez inédite pour du micro 4/3, et même inédite en équivalent plein format si on met de côté le 150mm f/2.8 macro produit par Sigma pour les reflex, qui coûtait autant mais pesait et mesurait bien plus que l’Olympus (longue focale+plein format+macro 1:1=inévitable !). Ce n’est évidemment pas une objectif polyvalent, au point que, malgré toutes ses qualités, beaucoup le trouve « sous-estimé » car peu répandu, mais ça n’est pas si étonnant compte tenu de l’usage assez restreint de ce genre d’objectif. Néanmoins, si le 180mm f/2.8 de Nikon a eu bonne réputation, c’est qu’il y a bien un marché à prendre dans ce secteur.
On est donc face à un « petit » téléobjectif qui demandera un peu de recul. Il sera donc plutôt adapté pour capturer des prises de vue en extérieur, et plus particulièrement aux portraits / sports en extérieur grâce à sa grande ouverture maximale et la possibilité de garder une certaine distance au sujet avec une jolie compression des plans. Pour ceux qui ne comprennent pas pourquoi cet objectif n’est pas plus répandu, vous connaissez maintenant la raison, une focale un peu trop longue pour du reportage « rentre dedans » et trop courte pour de l’animalier ne peut forcément pas convenir à beaucoup d’utilisation.
Ergonomie, design et prise en mains
L’objectif est très bien construit, malgré le fait qu’il ne soit pas « tout temps », avec un fût métallique mais conservant un poids relativement correct et des dimensions assez réduites. Avec ses 305g, il s’associe très bien avec la majorité des boîtiers micro 4/3 Olympus et Panasonic sans aucunes restrictions, puisqu’il n’a ni stabilisation ni bague de diaphragme qui pourraient éventuellement ne pas être compatibles avec un boîtier Panasonic.
La bague de mise au point est très agréable à utiliser, large et fluide à souhait. Le fût est également très agréable à regarder. Sa construction n’est pas seulement métallique mais aussi remarquablement usinée, avec des crantages pour la tenu en mains. On peut cependant regretter qu’Olympus, pour ce prix, ne fournisse pas de housse de transport ou même un pare-soleil.
L’objectif est composé de 3 lentilles à faible dispersion et 2 lentilles à haute réfraction, ainsi que la technologie ultra-haute réflexion optique Zuiko, afin de réduire les reflets parasites, assurer une haute qualité sur toute l’image et lutter contre les aberrations chromatiques. Le diaphragme à 9 lamelles permet de garder un bokeh bien rond, même en fermant fortement le diaphragme.


L’objectif existe en 2 versions, finition noire ou argentée. La version argentée a tendance à plus attirer l’œil vu que la majorité des objectifs modernes sont en finitions noires (hormis certains Fujifilm APS-C qui sont eux aussi souvent proposés en version noire et argentée, ainsi que certains de leurs boîtiers). Olympus a d’ailleurs le même côté un peu « rétro » dans sa philosophie. Avec la version argentée, en particulier au côté d’une panoplie d’objectifs qui auront tous une finition noire, il ressortira plus du lot.
Autofocus
Malgré sa relative ancienneté, le 75mm f/1.8 d’Olympus intègre un AF assez performant. Pensé sans doute aussi un peu pour la photographie d’action, Olympus y a apporté un certain soin, même si on peut trouver aujourd’hui des objectifs bien plus rapides. En AF-S, on peut donc se fier entièrement à sa rapidité et à sa précision, ainsi qu’à son silence.
En mode AF-C, on a à nouveau les inconvénients de l’absence d’AF par phase sur les boîtiers Panasonic. En effet, il acquiert assez rapidement le point mais se met à pomper dès qu’il s’agit de le suivre, ce qui devient vite inconfortable dans le viseur même si les prises de vue sont justes. Si vous voulez utiliser l’AF en vidéo dans ce mode, ce sera encore plus parlant.
A nouveau, pour pouvoir vraiment profiter de l’AF de cette optique dans des conditions un peu plus « sportives », il vaudra mieux l’associer à un boîtier Olympus disposant d’un AF par phase comme les derniers E-M1.
Qualité d’image
Le 75mm d’Olympus est très bon, même s’il commence à montrer ses limites pour répondre aux exigences des derniers capteurs de 20MP. Au centre, l’image est bonne à la pleine ouverture mais peut s’améliorer facilement en fermant à f/2.8. Les bords suivent le même chemin, même s’il y a encore un gain à fermer à f/4. Ensuite, l’ensemble est très homogène. La diffraction apparaît légèrement à partir de f/8 pour devenir vraiment gênante à f/11 et surtout f/16, réduisant fortement le piqué. La plage d’ouverture optimale sur un boîtier comme le G90 se situe donc entre f/2.8 et f/5.6.
Voici une image de ma scène test pour l’article.

Voici l’évolution du piqué au centre entre f/1.8 et f/8. Vous n’avez qu’à passer la souris sur les valeurs d’ouvertures sous l’image pour changer les photos et voire l’évolution de la qualité d’image.
Voici quelques images prises avec cet Olympus M.Zuiko Digital ED 75mm f/1.8 pour vous donner une idée de ce qu’on peut faire avec. Cliquer sur les images pour les voir en grand.
Le bokeh
Photographier avec cet Olympus 75mm offre un joli bokeh assez doux et diffus. Il faudra évidemment avoir du recul pour ne pas cadrer trop serré mais en combinant cette focale, la taille du capteur et une distance correcte avec le sujet on peut avoir un bel isolement du sujet avec un beau flou d’arrière-plan.


La distorsion
La distorsion est très légère, pratiquement imperceptible. Vous pouvez la corriger mais la différence sera minime.


Le vignettage
Le vignetage est présent à la pleine ouverture et se réduit rapidement. Il en reste toujours un peu mais très léger dès f/2.8 et encore plus à partir de f/4, pour ne plus changer par la suite.
Les aberrations chromatiques
Les aberrations chromatiques sont légères, mais on remarque des franges légères vertes et magenta, comme on peut le voir sur cette image. Le problème étant qu’elles sont si légères qu’il faut pousser fortement la correction, ce qui affecte d’autres zones qui ne sont pas des aberrations.

Le flare
Le flare est présent avec des sources lumineuses directes et légères quand elles sont en périphérie. Olympus ne fournissant pas de pare-soleil avec ce 75mm, je ne pourrais dire s’il agit efficacement.

La coma
La coma et l’astigmatisme sont rarement des problèmes avec les focales autour de 135mm en FF. Ce 75mm, équivalent 150mm en Plein format, est un bon élève avec une bonne gestion dès la pleine ouverture. Il faudra vraiment aller à l’extrême bord de l’image pour voir des étoiles allongées. Fermer à f/2 ou même à f/2.8 n’apporte que très peu d’amélioration, autant profiter de la pleine ouverture.


Les sunstars
Les sunstars ne sont pas très bien définis avant f/16 et ont une coloration violette. On distingue à nouveau le flare relativement important face au soleil.


Le focus breathing
Le focus breathing est important, mais il reste discret quand la profondeur de champ est réduite aux grandes ouvertures, la variation de cadre se confond avec le bokeh.
Alternatives à l’Olympus M.Zuiko Digital ED 75mm f/1.8
Comme dit précédemment, cette focale fixe n’a pas vraiment d’alternatives en focales fixes dans le format micro 4/3. Il faudra donc se tourner vers les zooms, que je ne connais pas personnellement mais dont j’ai compilé les critiques pour comparer avec ce 75mm.
Les 35-100mm f/2.8 Panasonic et 40-150mm f/2.8 et f/4 d’Olympus, sont évidemment plus polyvalents mais disposent d’une moins grande ouverture et d’une qualité légèrement inférieure. Le Panasonic a cependant le même genre de poids et est à peine plus encombrant, pour un prix assez proche également. Le 40-150mm f/2.8 d’Olympus est plus gros et lourd mais il couvre une plage encore plus grande tout en gardant une ouverture assez importante. La version f/4 ouvre encore moins mais est plus légère et compacte.
L’Olympus M.Zuiko Digital ED 75mm f/1.8 en résumé
Avantages | Inconvénients |
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Conclusion
Pour faire simple, l’Olympus M.Zuiko Digital ED 75mm f/1.8 est probablement l’un des meilleurs objectifs en monture micro 4/3. Son prix a légèrement baissé, autour de 780€, mais il reste assez élevé et ses caractéristiques ne le destinent pas à tous les photographes. Clairement, on n’est pas sur un objectif d’entrée de gamme.
Cependant, si vous aimez ce genre de longues focales, vous trouverez avec ce 75mm un allié de choix unique qui pourrait presque pousser vers le format micro 4/3. En effet, aucun autre format ne vous permet d’allier une focale un peu longue et une grande ouverture dans un fût léger et compact avec une qualité d’image de haut niveau.
N’hésitez pas à venir lire non plus notre article reprenant les meilleures optiques Micro 4/3 du moment.
En attendant, comme on le précise souvent, si le test vous a plu et que vous souhaitez soutenir notre travail et notre blog, vous pouvez acheter cet objectif en passant par les deux liens ci-dessous. Cela nous permet de continuer à produire des articles gratuits de qualité et d’éviter la publicité sur le blog.