Test complet du Panasonic 42.5mm f/1.7 OIS
Début 2015, la marque dévoile le Panasonic 42.5mm f/1.7 OIS, un objectif censé concurrencer le 45mm f/1.8 d’Olympus. Certains se sont demandés pourquoi Panasonic a sorti cet objectif alors que l’Olympus propose plus ou moins les mêmes caractéristiques et coûte moins cher. Mais ceux-ci ont oublié que, si le micro 4/3 est une monture partagée par les deux marques, les ventes d’objectifs Olympus vont à Olympus et non à Panasonic, haha. D’autant qu’à l’époque, si les boitiers Olympus intégraient pratiquement tous une stabilisation sur le capteur, ce n’était pas le cas des Panasonic. Or, l’un des plus de ce 42.5mm par rapport au 45mm Olympus est de disposer d’une stabilisation. Comme pour le 15mm f/1.7, cet objectif dispose d’une monture micro 4/3 compatible avec tous les boîtiers Panasonic dans ce format et aux boîtiers Olympus, bien que certaines restrictions que j’évoque plus loin sont à noter.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur le format Micro 4/3, nous avons publié un guide complet reprenant tous les appareils photo Micro 4/3 du moment.

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Après avoir proposé un test complet du Panasonic 15mm f/1.7, plutôt conçu pour le reportage et la photo de rue, voici un objectif équivalent 85mm en FF, plutôt orienté portrait. Je l’ai également testé sur mon Panasonic G90 disposant d’un capteur micro 4/3 de 20MP. Le but ici n’est toujours pas de montrer des murs de briques ou des graphiques, même s’il faudra en faire un peu pour évoquer les défauts, mais surtout de présenter l’objectif en pratique sur le terrain.
Les images affichées ont été faites au format RAW et développées dans DxO Photolab 5, en rendu de couleurs standard avec les corrections activées, sauf pour les images servant à montrer les défauts optiques et celles illustrant la galerie.
Voici donc le test complet de ce PANASONIC 42.5mm f/1.7 OIS. Nous avons aussi testé en profondeur le Panasonic G90.
Présentation de l’optique
Détails | Visuel |
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Pour 400€, le 42.5mm f/1.7 de Panasonic a été positionné plus cher que le 45mm f/1.8 d’Olympus. C’est un prix relativement élevé compte tenu du fait qu’il n’est qu’un équivalent 85mm f/3.5 en plein format (mais c’est bien un f/1.7 pour l’exposition). Son prix n’a pas beaucoup baissé, depuis. Il fait donc principalement face à l’Olympus, qui est aussi plus léger.

La focale 42.5mm en micro 4/3 est donc un équivalent 85mm en plein format, focale très appréciée pour les portraits, bien que rien n’interdit de l’utiliser pour la photographie de paysage ou autres. Sa petite taille et sa stabilisation le rendent aussi agréable pour la photo de rue puisque vous pouvez rester discret avec un objectif très compact et utiliser des temps de pose assez longs à main levée. C’est encore plus vrai avec un boîtier Panasonic dont le capteur est stabilisé et fonctionne en association avec celle de l’objectif pour réduire un peu plus le risque de flou de bougé ou pour photographier le soir ou la nuit.
Ergonomie, design et prise en mains
La qualité de construction est très plastique mais de bonne qualité, on n’a évidemment pas la qualité métallique du 15mm conçu en association avec Leica. Le fût est très épuré puisqu’il n’y a aucun switch, ni pour passer d’AF à MF, ni pour activer/désactiver la stabilisation. Ce seront donc des options à sélectionner directement dans le boîtier. On peut comparer cette philosophie d’objectif sans fonctions de confort à celle de la plupart des derniers objectifs Tamron conçus pour la monture E de Sony en plein format. L’objectif étant finalement de réduire au maximum les fonctions pour obtenir l’objectif le plus simple à utiliser. Le pare-soleil est également d’usage classique puisqu’on peut le retourner pour réduire l’encombrement de l’objectif dans le sac, contrairement au 15mm f/1.7.

L’objectif comporte 1 lentille asphérique pour limiter les aberrations chromatiques et garantir une bonne qualité sur l’ensemble de l’image. Le bokeh est bien rond aux grandes ouvertures mais le diaphragme à 7 lamelles fait vite son apparition quand on approche des ouvertures moyennes. Il dispose également d’une stabilisation optique. Cela vous permettra de réduire le temps de pose à main levée pour les sujets immobiles et donc de réduire en parallèle la sensibilité ISO pour bénéficier d’une meilleure qualité d’image. Mais celle-ci n’aura d’intérêt que si l’objectif est monté sur un boîtier Panasonic car elle n’est pas reconnue par les boitiers Olympus. La bague de mise au point est assez large pour un objectif aussi compact mais manque un peu de fluidité, il vaut mieux utiliser deux doigts pour la faire tourner efficacement.

Autofocus
Pour le portrait, un AF qui soit capable de suivre le sujet est assez important, en particulier en situation « sportive ». Heureusement, Panasonic s’en sort bien avec l’AF de ses objectifs, à ma connaissance la focale fixe dont j’ai pu voir quelques critiques négatives sur ce point était principalement le 20mm f/1.7 Pancake. En AF-S, pas forcément le mode le plus intéressant en portrait mais pouvant néanmoins être adapté à d’autres domaines, le point se fait très rapidement et tape juste.
En AF-C, on retrouve le « problème » de l’AF limité à la détection de contraste par Panasonic, car si l’appareil est capable d’acquérir et de suivre le sujet très rapidement on doit malheureusement composer avec le pompage dans le viseur. Si on ne cherche pas à suivre une action longue, ce sera moins gênant, mais dès qu’on voudra maintenir la mise au point sur le sujet le temps qu’il ait une réaction intéressante à capturer, la lambada qu’on se farcit en visant peut vite donner le tournis haha.
Là encore, si on veut pouvoir exploiter le très bon AF de l’objectif pour du sport, il vaudra mieux l’associer à un boîtier Olympus avec AF à détection de phase. Néanmoins, si on ne perd pas la possibilité d’utiliser une bague de diaphragme physique comme avec le 15mm f/1.7 (entre autres), on perd la possibilité d’associer la stabilisation de l’objectif avec celle du boîtier. Il sera donc plus judicieux, dans ce cas, d’opter directement pour le 45mm f/1.8 d’Olympus.
La stabilisation
Lors de sa sortie, de nombreux boitiers Panasonic ne bénéficiaient pas encore d’une stabilisation sur le capteur. Bien que, dans les autres formats, les 85mm et équivalents avaient rarement une stabilisation optique, Panasonic a choisi d’en intégrer une dans ce 42.5mm f/1.7. Ce n’est pas forcément une mauvaise idée devant un capteur qui, pour une même définition, risque plus facilement des flous de bougé.
L’efficacité de la stabilisation du 42.5mm f/1.7 de Panasonic est très bonne. On peut gagner pratiquement 4EV sur un boitier non stabilisé, c’est-à-dire que si on considérait un temps de pose de 1/100ème comme référence pour éviter le flou de bougé (ce qui serait à peu près logique avec un micro 4/3 de 20MP dans un appareil ne disposant d’aucune stabilisation), il assurerait un gain permettant d’aller jusqu’à 1/6ème de seconde (mettons 1/10ème pour garder de la marge). Combiné avec un boitier Panasonic disposant d’une stabilisation sur le capteur, le gain peut monter à 6 voire 7EV, soit pratiquement 1 seconde de temps de pose ! Après, tout dépendra de votre sujet, si vous essayez de figer un enfant qui court en mettant un temps de pose d’1 seconde, il sera évidemment flou (sans parler que ça bouge un enfant, non, haha).
Qualité d’image
Ce 42.5mm offre une très bonne qualité d’image pour un objectif aussi compact. Les grandes ouvertures sont déjà d’un très bon niveau, y compris sur les bords, et l’objectif atteint un niveau très élevé en fermant le diaphragme à f/2 et une homogénéité exemplaire dès f/2.8. Il se comporte donc très bien pour tirer parti d’un Micro 4/3 de 20MP. La diffraction apparaît à partir de f/8 et réduit fortement les détails à f/11 et encore plus à f/16. Sur mon Panasonic G90 et autres boitiers proposant un capteur de 20MP, la plage optimale se situe donc entre f/2.8 et f/5.6.
Voici ci-dessous une image de ma scène test.

Voici donc un crop 100% au centre de mon image de test pour vous montrer l’évolution du piqué depuis la pleine ouverture jusqu’à f/8. Vous n’avez qu’à passer la souris sur les différentes ouvertures sous l’image pour voir l’évolution de le netteté.
Le Bokeh
Le flou d’arrière-plan est plutôt doux mais ne fait pas partie des meilleurs, avec un aspect tout de même légèrement agressif. Mais ça démontre, à ceux qui pensent que le micro 4/3 ne suffit pas pour avoir un bokeh important, qu’on peut réduire fortement la profondeur de champ sans forcément acheter un objectif haut de gamme ouvrant à f/1.2 !


La distorsion
La distorsion est légère mais présente. Il vaudra mieux la corriger via le boîtier ou un logiciel de traitement.


Le vignettage
Le vignetage est fort à pleine ouverture et se réduit à f/2 puis encore plus à f/2.8. Il faudra attendre f/5.6 pour le réduire au maximum, ensuite il ne change plus mais reste toujours présent quelle que soit l’ouverture.
Les aberrations chromatiques
Les aberrations chromatiques sont légères. On peut cependant distinguer des franges violettes sur certains contours. Rien de bien méchant puisque cela se corrige en post-traitement. Voici deux crops 100% pour exemple.


Le flare
Le flare est assez présent et on peut constater une forte perte de contraste quand les sources lumineuses sont dans le cadre ou en périphérie.

La coma
En astro, la coma est assez visible à pleine ouverture avec des étoiles qui s’étirent et quelques aigrettes. Peu d’amélioration à f/2, il vaudra mieux passer à f/2.8 pour voir un gain sérieux.


Les sunstars
Les sunstars sont très diffus, même à f/11 et f/16 où les branches apparaissent mais avec des colorations tirant fortement sur le violet.


Le focus breathing
Le focus breathing est assez important et sera facilement gênant, en particulier en vidéo.
Alternatives au Panasonic 42.5mm f/1.7 OIS
J’ai déjà évoqué dans cet article le principal concurrent de ce 42.5mm, à savoir le 45mm f/1.8, mais on trouve d’autres options bien qu’ils ne soient pas légion. Comme pour le 15mm, je ne connais pas vraiment bien les alternatives mais je me fierai aux critiques qu’on peut trouver.
- Le 45mm f/1.8 d’Olympus, est un tout petit peu plus léger (10g) et moins cher que le Panasonic et possède une qualité d’image similaire malgré une distance minimale de mise au point inférieure, mais un meilleur bokeh. Si vous avez un boîtier Olympus, vu que la stabilisation du Panasonic ne fonctionnera pas, le 45mm f/1.8 sera un choix plus évident.
- Les 42.5 et 45mm f/1.2 de Panasonic et Olympus, bien plus haut de gamme et beaucoup plus chers dans des fûts plus gros et lourds, les rendent moins intéressants sur ces points par rapport à ce qu’on peut trouver dans des formats supérieurs. Ils proposent tous deux une qualité d’image excellente, avec à priori un petit avantage à l’Olympus mais là encore le Panasonic ajoute une stabilisation optique.
- Les zooms 35-100mm f/2.8 Panasonic et 40-150 f/2.8 et f/4-5.6 d’Olympus, évidemment plus polyvalents. Ils proposent tous les trois une très bonne qualité d’image, sont plus chers et évidemment plus lourds et encombrants. Mais si vous cherchez un zoom à tout faire de qualité couvrant la focale 42.5/45mm, ce sont de très belles options qui se démarquent par leur qualité de construction. Le 35-100mm Panasonic est plus plastique mais aussi très léger. Le 40-150 f/4 Olympus offre un poids proche mais avec une ouverture maximale plus petite.
- Le 25-50mm f/1.7 Panasonic, exceptionnel à plus d’un titre, offre une très grande ouverture et une qualité d’image excellente. Il est également exceptionnel pour son poids, son encombrement et son prix, mais cette fois dans le mauvais sens. Le 42.5mm f/1.7 et ce 25-50mm ne sont clairement pas des options entre lesquelles on va hésiter, puisqu’ils ne concernent absolument pas la même cible de photographes ou de vidéastes.
Le Panasonic 42.5 mm f/1.7 OIS en résumé
Avantages | Inconvénients |
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Conclusion
Pour conclure, ce Panasonic 42.5mm f/1.7 propose une très bonne qualité d’image dans un fût léger et compact avec un AF performant et une stabilisation optique intéressante à main levée avec les sujets fixes (en particulier si vous avez un ancien boitier Panasonic qui ne dispose pas de la stabilisation du capteur). Son prix actuel tourne autour de 350€, il reste donc un peu plus cher que le 45mm f/1.8 d’Olympus qu’on peut trouver sous les 300€.
En résumé, il sera plus pertinent avec un boîtier Panasonic mais ne proposera pas de performances vraiment meilleures à l’Olympus, bien qu’il reste agréable à l’usage et une bonne option.
Comme on le précise souvent maintenant, si vous avez aimé notre test terrain, n’hésitez pas à passer par les liens de l’article (ou ceux ci-dessous) lors de votre achat. Ainsi, vous soutenez notre travail et permettez la production d’autres articles comme celui-ci. Bien entendu, cela ne vous coûtera pas plus cher.

Si vous êtes à la recherche d’autres optiques, je vous invite à lire notre guide complet sur les meilleures optiques pour le micro 4/3.
Nous avons également publié le test complet de l’Olympus M.Zuiko Digital ED 75mm f/1.8, une optique très intéressante pour du portrait.
A bientôt,
Sylvain
(Je remercie encore une fois Alex qui a pris le temps de tester cet objectif !)